Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/90

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naissons rien encore, mais dont, quelque jour, les fouilles d’Asie-Mineure nous rendront le type le plus ancien.

Risque-t-on de se tromper beaucoup, en supposant que ces théâtres primitifs de la Grèce ionienne furent les modèles que, par la suite, imita la Grèce classique en toutes ses villes du Levant et du Couchant ? de même, quand la loi athénienne installa les représentations des Poésies complètes, à cette fête des Panathénées, qui commémorait la fédération en un État des anciens dèmes autonomes de l’Attique, ne fut-ce pas un emprunt à ces fêtes des Panionia, où le temple de Posidon, sur le détroit de Samos, réunissait les confédérés de toutes les cités ioniennes ?...

Nous n’avons sur ces lieux de spectacle aucun autre indice que les Poésies elles-mêmes ; mais leur témoignage peut suffire. Notre épos homérique suppose, en effet, un tout autre genre de représentations que la « musique de chambre » des anciens manoirs, à en juger par le nombre et la longueur des scènes dont le drame épique d’alors était composé.

Les chants de l’aède, dans le mégaron d’autrefois, avaient, semble-t-il, une durée assez longue, coupée de pauses. Démodocos chante la Querelle d’Achille et d’Ulysse :