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ABATIS, retranchement formé par des arbres abattus, pour empêcher l’ennemi d’avancer. Ce fut par des abatis que Miltiade, dans la plaine de Marathon (490 av. J.-C.), arréta la cavalerie des Perses et neutralisa leur supériorité numérique. Selon César, les Gaulois avaient souvent recours à. ce moyen de défense. Mercy l’employa contre les Français à Fribourg (1644), et Villars à Malplaquet å’l’109) pour fortifier ses ailes. - On nomme encore batis l’acte de détruire les constructions et plantations situées trop près d’une place forte, et qui permettraient aux ennemis d’approcher à couvert. B. ABAT-JOUR (Fenetre en), fenêtre dontle plafond, l’appui et souvent les ébrasements vont en s’élargissant du dehors en dedans. Les fenêtres en abat-jour, étroites a l’extérieur, larges et évasées a l’intérieur, sont destinées a faire descendre la lumière des parties élevées des murs, ou, par une inclinaison rapide, à. faire pénétrer le jour dans les caves et les prisons souterraines. Elles servirent autrefois à protéger les églises souvent attaquées, et étaient d’un usage général dans les forteresses, où elles remplaçaient les meurtrières. Dans les pays où l’hiver est long et rude, comme dans les monts d*Auvergne, les fenêtres en abat-jour défendent l’intérieur des églises contre les rigueurs de la saison. Cette forme de construction, que l’on rencontre souvent même encore de notre temps, a été quelquefois employée pour raccorder la’décoration de Pintéríeur d’un édifice avec celle de l’extérieur ; par exemple, par Lemercier aux baies du dome de la Sorbonne, et par Mansard a celles du dome et au grand portail postérieur de l’église des Invalides. E. L. ABATON ouABATOS, c.-51-d. en grec inaccessible, nom, donné, en général, à la cella des temples, à. Pattyton interdit aux profanes, et, en particulier, à un édifice de la ville de Rhodes, dont l’entrée n’était pas permise à tout le monde, parce qu’il r enfer niait deux statues de bronze et un trophée placés en cet endroit par la reine Artémise en mémoire d’une victoire sur les Iihodiens. Les montrer au public, c’eút été divulguer la honte de ce peuple ; les détruire, c’eùt été un sacrilège/ H.

ABATS. V. Am. ~ Q

ABAT-SON. V. Amr-vnnr. ’

ABATTOIB, établissement dans lequel les bouchers et les charcutiers sont tenus de tuer et de dépecer tous les bestiaux introduits vivants dans une ville et destinés à Valimentation publique. Les abattoirs doivent être situés aux extrémités des villes, isolés des habitations, et à proximité d’égouts et de rivières, où les eaux puissent s’écouler. Les cases destinées et l’abatage sont dallées, et construites, jusqu’à une certaine hauteur, en pierre de taille dure, pour résister au lavage ; la position et l’épaisseur des murs, la disposition des toits, les mesures de ventilation, ont été calculées pour qu’il y ait toujours une fraîcheur qui conserve la viande et qui éloigne les mouches. Un anneau scellé dans le sol sert à fixer, au moyen d’une corde attachée à. ses cornes, le bœuf qu’on veut abattre, et on le frappe d’une masse en fer sur la téte. Les dalles, disposées en rigoles, conduisent le sang dans une cuve. Au moyen d’un treuil placé au plafond, on soulève l’animal lorsqu’il est mort, et de fortes pièces de bois servent à l’accrocher pendant qu’on le dépèce. Des robinets fournissent en abondance l’eau nécessaire pour ces opérations. Outre les cases, un abattoir contient d’ordinaire : un abreuvojñ ; une cour dallée, dite voirie, ou l’on jette les.matières tirées de l’estomac et des intestins des animaux, et qu’on lave journellement a grandes eaux ; des fonderies de suif en branche ; des échaudoírs, où sont lavées à l’eau chaude et préparées les issues d’animaux qui entrent dans le commerce de la triperie. On peut citer comme modèles l’abattoir de Mantoue, dont on attribue la construction à Jules Romain au xvi’siècle, et les abattoirs de Paris (V. Anxrroms, dans notre Dict. de biographie et zfhístoîre), dont Napoléon If* décréta la construction en 1810. La figure ci-dessous donne une idée de Yaspect et du style’de Yabattoir de Grenelle, ti Paris, et des autres abattoirs de la même ville. On a généralement adopté, dans la construction des abattoirs, les toits saillants et dépassant de beaucoup’le nu du mur, qui donnent ainsi des abris momentanés pour les ustensiles, les bestiaux et les viandes.

Au moyen âge, les bouchers- tuaient chez eux, au milieu des villes. Depuis 1567, de nombreuses ordonnances prescrivirent de placer les abattoirs hors des murs d’enceinte. Elles furent assez mal exécutées jusqu’en 1830. La loi du 15 avril 1838 supprima toutes les tueries particulières, partout où se trouvait un abattoir public. Cela n’implique.pas nécessairement pour les bouchers l’obligation de se servir de l’abattoir public ; ils peuvent avoir des tueries en dehors de la ville. Il existe aujourd’hui, dans presque toutes les villes, des abattoirs établis dans l’intérêt de la santé publique, compromise jadis par les exhalaisons des tueries particulières dans l’intérieur des villes, et par les miasmes putrides que répandaient les eaux des ruisseaux, et aussi pour éviter à la population les dangers de la circulation d’un grand nombre de bestiaux. La surveillance qu’on exerce dans les abattoirs garantit, d’ailleurs, que les animaux morts de maladie ne seront pas facilement livrés au commerce. De plus, on peut recueillir en grande quantité diverses substances animales, ’telles que les os, les cornes, les sabots, le sang, qui s’emploie rit pour la fabrication du bleu de Prusse, de la colle forte, de la gélatine, du noir animal, etc., et qui se perdaient presque toujours dans les tueries particulières. Enfin, les abattoirs, en centralisant le travail d’abatage, le rendent moins dispendieux, et forment un revenu pour les communes, auxquelles ils facilitent la perception de l’ímpötsur le bétail. - Il y a un âge prescrit pour-Pabatage des animaux destinés à la consommation : les bœufs, de 4 à 6 ans ; les vaches, de 5 à 8 ans ; les taureaux, de 4 a 8 ans ; les veaux, de 6 semaines a 4 mois ; les moutons, de 18 mois à 3 ans. Presque partout les communes, pour se couvrir des frais de premier établissement, d’entretien et d’exploitation, perçoivent des droits d’abattoir, distincts des droits d’octroi, et établis par tête ou au poids : aParis, c’est 2 c. par kilog. de viande nette.-Les abattoirs’sont rangés dans la 1" classe des établissements dangereux, insalubres ou incommodes. Bien que le décret du 25 mars 1852 ait conféré aux préfets le droit d’autoriser tous ces établis sel ments, une circulaire du 22 juin 1853 fait exception pour les abattoirs : toute demande en création d’abattoir doit étre faite, après les formalités d’affiches et d’enquête de commodo et incommoda, par délibération du conseil municipal, puis transmise par le préfet au ministère de l’agriculture, du commerce et des travaux publics, où 1’011 examine s’íl n’y a pas lieu à objection quant à. l’emplacement et aux dispositions intérieures de l’abattoir ; l’affaire passe de la au ministère de l’intérieur pour la question des voies et moyens (expropriation pour cause d’utilité publique, acquisition de terrain, emprunt, tarifs d’abatage, etc.), et revient enfin au premier ministère, dont émane l’autorisation. B. et L.

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A BATTUTA, c.-à.-d. kn mesure, expression italienne employée autrefois dans les récitatifs obligés de musique, au lieu de A tempo, dont on se sert au |ourd’hu1. I ABAT-VENT, ABAT-SON, petits

auvents ou lames de charpente, inclinés du dedans au dehors et de

haut en bas, souvent recouverts

d’ardoise, de’zinc ou de plomb,

et disposés parallèlement et horizontalement dans les baies des

toursetdesclochers. Ilsempéchent

la pluie et la neige de pénétrer à

l’intérieur, et forcent le son des cloches åt descendre vers la terre (V.

fig. ci-contre). On ne commença

de les employer qu’au xni° siècle.

’ “ f 5 : - On se sert aussi d’abat-vent ’ ^ ’pour les séchoirs, les magasins,

les ateliers qui ont besoin d’être

Abat-son de 1’otre-DMC aérés. Les persiennes sont des es« fiv P111’i8~ pèces d’abat-vent. E. L-ABAT-VOIX, dome, calotte ou dais, placé presque toujours au-dessus des chaires à prêcher, pour rabattre vera /”i

«

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