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grammatical des langues de quelques nations indiennes de l’Amérique du Nord, 1838 ; Ludwig, The Litterature of the American aboriginal langages, avec additions par Turner, Lond., 1858. B.

AMERS, en, termes de Marine, objets apparents, tels que clochers, tours, moulins, etc., qui servent d’indice aux navigateurs pour les guider dans leurs manœuvres près des côtes. Prendre ses amers, c’est reconnaître les points apparents d’une cote.

AME.THYS’l’E, pierre précieuse, de couleur violette, employée dans la bijouterie. Les graveurs anciens y figuraient principalement Bacchus. On en faisait des coupes. soit à cause de sa couleur vineuse, soit parce que l’on croyait que cette.pierre avait la propriété de chasser l’ivresse (en grec améthystes, qui n”est pas ivre.) Chez les Hébreux, Paméthyste était une des 12 pierres dont était composé le pectoral du grand prêtre, sur lequel elle occupait le 9° rang. L’anneau pastoral des évêques catholiques est ordinairement orné d’une améthyste ; de la le nom de pierre d’évéqùe donné à. cette variété de quartz. Les bijoutiers modernes font avec l’améthyste des boîtes, des vases, des cachets, etc. - Dans le symbolisme chrétien, Paméthyste représente la modestie et Phumilité. On en fait la figure du patriarche Zabulon et de Papôtre S’Mathias.. B.

AMEUBLEMENT, ensemble des meubles et des tentures qui garnissent et ornent un appartement. Chez les peuples de l’Orient, les meubles étaient incrustés d’or, d’ivoire et de matières précieuses ; il y avait des tapis du tissu le plus fin, et sur lesquels on appliquait encore des lames d’argent et d’or. On retrouve ce’luxe dans les harems de la Turquie et de l’Inde ; mais il cache parfois la malpropreté et la disposition mauvaise et genante des appartements intérieurs d’habitation. L’ameublement s’y résume en quelques portières, divans et carreaux. Les, fabriques de ces somptueux tapis disparurent peu a peu a l’époque de la décadence des villes asiatiques, et ne se conservèrent guère que dans les Indes. Les Égyptiens étaient habiles a fabriquer des meubles (lits de toutes formes, fauteuils, pliants, but1’ets, tables, etc.), et des nattes en joncs peints. Ils décoraient leurs alais de figures astronomiques, ou P

d’hiéroglyphes sculptés en demi-relief et rehaussés d’or et ’ de vives couleurs, qui représentaient les faits de leur histoire, les actes de leurs souverains.- Les Grecs, initiés au luxe de l’Orient vers l’époqu e d’Alcibiade, apportèrent plus de goût et de pureté dans les formes. Les -Romains donnèrent au luxe grec un plus grand développement ; leurs appartements furent décorés de stucs, de marbres précieux et de mosaïques ; on y vit des meubles richement ornés ; mais les tentures furent moins prodiguées, et ne commencèrent à reprendre faveur que vers l’époque du Bas-Empire. - Chez les Gaulois, on revètit d’abord les murs de peaux de bêtes, garnies de leurs fourrures ; des joncs tressés et peints, formant des compartiments divers, leur succédèrent. Pontoise vit s’élever la première fabrique en ce genre, et ses produits ne tardèrent pas à surpasser en beauté les nattes de l’Orient. Puis vinrent les étoffes byzantines, puis enfin les tissus de toute sorte, dont les manufactures surgissaient de tous côtés en Occident. Les tapisseries suivirent une progression continue, dont on peut mesurer l’importance en partant de la tapisserie de Bayeux et en allant jusqu’aux magnifiques ouvrages des Gobelins. Les meubles de la Renaissance ne le cédèrent pas à l’Orient pour la richesse, et aux émaux de Limoges succédèrent les agates et les jaspes taillés enrichis de pierres.et de perles. A peu près à la même époque parurent en France les tapisseries de cuir, dit bouilli, faites de peau de veau, représentant des cartels ou armoiries avec des fleurs et des figures d’animaux, relevés en bosse ; elles étaient dorées, argentées, relevées des plus belles couleurs, et vernies. Au temps de Louis XIV, on imagina fort peu de chose pour la commodité et l’agrément des habitations : M" !° de Maintenon soufrait du froid dans sa vaste chambre a Versailles, faute de paravents qui, au dire du roi, eussent dérangé la symétrie. Au xvinfl siècle, les tapisseries passèrent de mode ; on y substitua les tentures en dames, lampas et autres étotïes de Lyon : ou bien, on boisa les appartements, et les boiseries, peintes en blanc, vernies, rehaussées de quelques sculptures dorées et de glaces, permirent toute espèce d’ameublement. Après 1789, on fit des meubles dans le style grec et romain. Le gothique vint ensuite à. la mode. De nos jours, on est revenu au style Louis XV. En un mot, le goût des ameublenients en Europe se modifia suivant les styles adoptés dans les différents siècles. Dc tous les peuples modernes, les Anglais sont ceux qui comprennent le mieux le bienotre et les jouissances de la vie intérieure. Quelques chatcaux anglais peuvent être donnés comme types des meilleurs ameublements ; on y a su, en joignant au plu-s confortable intérieur des collections intéressantes de livres et d’objets d*art, compléter les satisfactions matérielles par celles de l’intelligence. V. les art. consacrés aua : différentes pièces de Vameublement. E. L. AMEUBLISSEMENT (Clause d’), stipulation de contrat par laquelle les époux ou l’un d’eux font entrer dans la communauté créée par le mariage tout ou partie de leurs immeubles présents ou futurs, qui, en principe, en sont exclus. Le mot ameublissement signifie, non pas que les immeubles seront réputés meubles, mais qu’ils leur rassembleront en ce qu’ils entreront dans la communauté. L’eti’et et la portée de Pameublissement sont fixés par les art. 1505 a 1508 du Code Napoléon.

AMHARIQUE (Langue). V. Erniorisnne (Langue). AMIABLE (Transaction, Vente à l’). V. Tnxnsncrxon, Vnnrn.

ABIIABLE coixposirrun. V. Aunrrnxca. ’

AMICT (du latin amíctus, vêtement), mot générique par lequel les Romains désignaient tout vêtement de dessus dans lequel on s’enveloppait. Dans les écrivains ecclésiastiques, l’amict, appelé aussi anabolagium, humerale, est un linge bénit, de’forme carrée (70 à 80 centimèt.), dont le prêtre catholique se couvre les épaules avant de revetir l’aube, et après l’avoir un instant placé sur sa téte. Il le suspend au cou par deux des coins au moyen de cordons, et les deux autres angles croisent sur la poitrine. Cet usage fut introduit au vxn° siècle pour couvrir le cou que les clercs et les laïques avaient nu, comme cela se pratique encore en Orient. Dans le rit ambrosien, l’amict se place sur Paube. Primitivement, il se mettait sur la téte, ainsi qu’il résulte de la prière récitée par le prêtre en le revétant : lmpone, Dornine, capíti mea, galeam salutis ; ad eœpugnandos díabolicos incursus. Ce serait alors un souvenir de la cou ; ronne d’épines ou du voile que les soldats jetèrent sur la face de Jésus dans la nuit de la Passion. Quelques écrivains pensent que l’amict est une imitation de l’épliod du grand prêtre des Juifs ; d’autres, - qu’il est le symbole de la retenue que doivent garder ceux qui le portent. On a dit aussi qu’il fut maintenu dans nos contrées pour la conservation de la voix. Aux xxvfl et xv° siècles, on porta des amicts enrichis de.franges ›d’or et d’argent. Le diacre, le sous-diacre et les induts portent l’amict, aussi bien que le prêtre, quand ils servent à Pautell B. AMIENS (Notre-Dame d’). Cette cathédrale, bâtie tout entière au inn* siècle, est regardée par beaucoup d’archéologues comme le modèle le plus parfait de l’arcl1itecture ogivale, pour l’unité du style, la régularité du plan, l’accord des proportions et la beauté de l’exécution. Elle s’ouvre sur le parvis par trois vastes perches ou portiques, occupant toute la partie inférieure de la façade, disposés en avant-corps, et surmontés de f rontons aigus que séparent d’élégants contre-forts. Le soubassement continu de ces portiques est orné de 118 bas-reliefs allégoriques rangés dans des médaillons sur deux lignes parallèles, et soutient un rang de 52 statues plus grandes que nature. Au porche du milieu, le pilier qui sépare la porte en deux valves est surmonté d’une statue du Sauveur, et de chaque côté sont rangés les apôtres. Huit cordons de voussures sont garnis de 150 petites figures en ronde bosse, représentant des personnages mystiques et séparées les unes des autres a l’aide de dais, pinacles, fleurs, feuillages, etc. Les deux porches secondaires n’ont que trois cordons de voussures ornés de figures. Toutes ces sculptures, jadis rehaussées de couleurs, sont d’un fini remarquable. Les tympans des portes offrent de magnifiques bas-reliefs ; le Jugement dernier est représenté au-dessus de la porte centrale, la mort et Passomption de la Vierge à la porte de droite, et la légende de S* Firmin à la porte de gauche. Au-dessus des trois porches règnent deux galeries superposées, à jour ; l’inférieure correspond exactement au triforium de l’intérieur ; la plus élevée abrite 22 statues colossales, qu’on présume être, celles des rois de France depuis Childéric II jusqu’à Philippe-Auguste, mais qui, selon quelques archéologues, représenteraient les rois ancétres de la Vierge. La rose qui surmonte ces galeries est une des plus belles créations de ce genre ; elle a plus de 30 mèt. de circonférence. La façade, du XIII° siècle, se terminait par une balustrade in jour, et formait ainsi un parallélogramme parfait : mais, à la fin du siècle suivant, on éleva deux tours d’un étage, et on les réunit par une galerie iz jour et des plus élégantes. Cos tours, moins