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’oui-d’hui ; il Fest beaucoup plus chez les grammairiens des deux siècles précédents. Dans Macrobe, ce mot se trouve employé comme synonyme dîtdjectivum. P. ACC.IDEN’l’S, mot par lequel on désigne, en Musique, le diese, le double dièse, le bémol, le double bémol, et le bécarre, qui interviennent dans le cours d’un morceau, parce que ces signes’-altèrent momentanément, accidentellement, en les haussant ou les baissant d’un demi-ton, les notes devant lesquelles ils sont placés. Les lignes ajoutées au-dessus ou au-dessous de la portée, pour placer les notes qui dépassent son étendue, sont dites lignes accidentelles ; Les notes accidentelles sont, dans un accord, celles qui proviennent de prolongation ou de retard (V. Acconn), et les notes mélodiques dites notes de passage, étrangères à l’harmonie. B.

’ACCIDENTS un Luiniznn, nem donné, en’Peinture, aux espaces lumineux produits dans un tableau par des circonstances étrangères à la lumière générale de la composition. Tels sont les rayons du soleil projetés entre des nuages*ou à travers un épais feuillage, le jour qui pénètre par une porte ou une fenêtre ouvertes, la clarté que donnent la lune, un’fiambeau, un météore, le feu d’une forge ou d’un incendie, etc. B.

AGClDEN’I.’S EUCHARISTIQUES, nom donné, par les théologiens aux qualités sensibles qui restent au paînet au vin après les paroles de la consécration, lorsque la substance de ce pain et de ce vin a été détruite et changée en corps et en sang de J.-C. ’

ACCISE, impôt levé dans plusieurs États sur les boissons et autres objets de consommation. Il répond à. peu près aux contributions indirectes en France. Les Anglais le nomment eascise. Le mot accise vient, selon les uns, du bas-latin accísia, signifiant taille, impôt, et dérivé d’accLdere, tailler, couper ; selon les autres, il serait d’origine allemande, et composé de la préposition ad on ac, et du substantif aise, qui signifiait anciennement une taxe sur la bière et le vin.

ACCLAMATION, cri par lequel une réunion d“hornmes témoigne son approbation ou son enthousiasme. On vote une loi, on élit un candidat, on accueille une persopne par acclamation. Les Anciens distinguaient Facclamation, qui se traduit parla voix, et l’applaudissement, que donnent les mains z celui-ci n’était que pour les personnes présentes, celle-la pouvait être poussée en l’honneur d’un absent ; les femmes prenaient part à la première, mais non au second. A Sparte, l’acclamation plus ou moins énergique du peuple, à. la vue de chaque candidat, était le mode de nomination aux magistratures. L’acclamation que poussèrent les Grecs en l”honneur de Flamininus,

  • quand il proclame leur liberté aux jeux Isthmiques, fut

si véhémente, au dire de Plutarque, que des oiseaux qui passaient tombèrent frappés de mort. Chez les Romains, 4c’était par acclamation que l’armée victorieuse saluait son chef du nom d’Imperator, comme Villars fut acclamé maréchal de France par ses soldats sur le champ de bataille de Friedlingen. A la cérémonie du triomphe, les troupes et le peuple répétaient souvent l’acclamation : la triumphel Au temps de l’Empire romain, une acclamation était faite à chaque nouvel empereur par le sénat ; mais, outre les acclamations favorables (laudationes, bona cata), il y eut encore des acclamations de reproches et d’injures (convicia), par exemple, à la mort de Domitien et de Commode. Dans les jeux publics et les théâtres, les magistrats, les empereurs, les personnages de distinction, étaient accueillis par des acclamations, plusieurs fois répétées, telles que Feliciter, Longiorem vitam, Annos felices ! Les acteurs mêmes, et ceux qui remportaient les prix dans les jeux du Cirque, recevaient les honneurs de l’acclamation. Des acclamations (lœta omina) faisaient partie des cérémonies du mariage. L’acclamation s’est perpétuée après la chute de l’ancienne Home. On la trouve à l’élection des rois Franks, lorsque leurs compagnons d’armes les élevaient sur le pavois. Luitprand raconte que, dans une procession, on acclamait l’empereur Nicéphore en criant : 1Io7J.¢í ërea, nombreuses années ! Quand Charlemagne reçut à Rome la couronne impériale, les assistants l’acclamèrent Vie et victoire d Charles ! L’acclamation exista pendant quelques siècles dans l”Église comme mode d’élection. Saint Grégoire de Nazianze et saint Jean-Chrysostome’furent souvent interrompus dans leurs sermons par les acclamations des fidèles. On en poussait aussi à la fin des conciles. - Uacclamation est encore un chant d’actions de grâces, de triomphe ou de deuil, adressé aux fidèles par la voix d’un chantre ou d’un diacre, et répété par tout le peuple. Telle est aujourd’hui la litanic Christus vincit, E

chantée dans quelques diocèses quand l’évêque oîlicie pontificale ment, et qu’on appelle laudes episcopi (louanges de l’évêque). Le Hosanna des Hébreux, l’Ayaon zum des Grecs, les vivat et les hourrah’modernes, les cris de Vive le roi, Vive l’empereur, sont des termes d’acclamation. B.

ACCLTMATATION (Société impériale d’), Société formée à Paris, en 1854, dans le but d’introduire en France, d’acclimater, de plier a la. vie domestique et de perfectionner les animaux étrangers, et de multiplier les végétaux utiles. On y entre sur la présentation écrite de trois sociétaires et à. la majorité absolue des membres du Conseil fon paie un droit d’entróe de 10 fr. et une cotisation annuelle de 25 fr ;, dont on peut d’exempter moyennant 250 fr. une fois payés. La Société confie à ses membres les animaux et végétaux dont elle dispose, distribue des récompenses et des encouragements, et publie un Bulletin mensuel de ses travaux. Elle a des Sociétés affiliées et agrégées.

ACCOLADE (Arc en). V. Anc. - V. le Supplém. ACCOLEES ou CONJUGUÊES (Têtes), capilajugata, têtes de profil appliquées l’une sur l’autre, dans les médailles et les pierres gravées.

ACCOMPAGNEMENT, ensemble des accords qui soutiennent une mélodie exécutée soit par une voix, soit par un instrument récitant. Si c’est une voix qui fait entendre la mélodie ou partie principale, l’accompagnement peut être fait par d’autros voix, aussi bien que par des instruments : c’est ce qui a lieu dans les airs avec chœurs, et encore dans les morceaux d’ensemble (pezzi concerlatt des Italiens), où l’une des parties exécute la mélodie, tandis que les autres l’accompagnent. La science ne suffit pas au musicien pour écrire de bons accompagnements ; il faut que le goût préside à la distribution des dessins harmoniques, à l’emploi et au mélange des voix ou des instruments. De plus, selon la mélodie à. laquelle il s’applique, selon la* puissance des voix ou des instruments récitants, l’accompagnement devra être sobre ou riche, plein ou contenu..

Autrefois, le mot accompagnements entendait, en outre, de la réunion des instruments d’un orchestre ; en ce sens, il a été remplacé par instrumentation (V. ce mot). On appelait aussi accompagnement la science des accords ou l’harmonie (V. ce mot), et cela s’explique par l’habitude où l’on était d”écrire au-dessous de la mélodie, non pas, comme aujourcl*hui, un accompagnement de piano que tout exécutant peut rendre, mais une basse chiffrée (V. ce mot), pour l’exécution de laquelle il fallait être harmonise : les notes de cette basse étaient exécutées sur l’instrument à clavier par la main gauche, et l’harmonie, c’est-à-dire les accords qu’indiquaient les chiffres, par la main droite. C’est ce qu’on nomme accompagnement plaqué : la règle de Voctave (V. ce mot) en est le fondement. Il n’est en usage*qu”en France. - Un autre genre -d’accompagnement, plus élégant, plus difficile, et dont se servent les Italiens et les Allemands, est appelé accompagnement figuré : les premières notions en ont été exposées dans le 10€ chap. de l’Armonico pratico à cembalo de François Gasparini (Venise, 1703). Il consiste, non seulement à exécuter l’harmonie, mais encore à faire entendre les formes mélodiques des différentes parties accompagnées. Il exige, par conséquent, la connaissance de l’imitation et du style fugue (V. ces mots). « ;Il est principalement employé, dit M. Fétis, pour accompagner les ouvrages des compositeurs de l’école romaine, les compositions du style madrigalesque, les cantates, etc. La, une ou deux phrases principales passent alternativement d’une voix à une autre, et concourent, par Penchainement d’heureuses modulations et d’harmonies inattendues, à réunir le mérite de l’unité de pensées aux agréments de la variété. L’accompagnateur ne peut bien saisir l’esprit des morceaux de ce genre qu’au tant que les éléments de la pensée du compositeur lui sont connus : de la vient l’usage qu’on avait autrefois de placer en tête de la basse @accompagnement les premières phrases de la mélodie. Ces phrases étant connues, l’accompagnateur n’avait plus qu’à les distribuer convenablement, et à les faire rentrer à propos lorsque certains mouvements de basse lui en fournissaient l’occasion. Les Italiens n’accompagnent qu’a trois parties (deux à la main droite et une à la main gauche), tandis que les Allemands, plus amateurs de l’harmonie pleine, accompagnent presque toujours à quatre parties : la méthode italienne est plus favorable à la pureté du style ; l’allemande est plus éner-118. i› ’,

guöuand la basse d’un morceau n’est pas chiffrée, Pao-