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tagîons. LaS mbolique en fit encore l’image du patriarche Issachar et «ile sa tribu, dont la sainteté s’était conservée intacte au milieu de populations prévaricatrices. B. AGATHODEMON, c.-a-d. en grec bon génie, symbole du Nil, adoré en Égypte au temps des Ptolémées. On le représentait sous la forme d’un serpent, dont le corps était replié en nombreux anneaux, la queue terminée en fleur de lotus ou en épis, et portant sur la tête un diadème royal. - Les Grecs appelaient coupe d’Agathodémon une coupe consacrée à. Bacchus, que l’on faisait circuler après le repas, pour que chaque convive en bút un peu.

AGE DE PIERRE, - DE BRONZE. V. le Suppl. AGE (Dispense d’). V. Dispense.

AGE LEGAL, époque de la vie où l’on devient capable d’exercer certains droits civils ou politiques. Il se prouve par l’acte de naissance inscrit sur les registres de l’état civil, ou par d’autres actes authentiques ou de notoriété publique. La loi a fixé un âge auquel on est apte au mariage (V. ce mot) ; un âge pour l’adoptant et l’adopté dans l’acte d’a¢lo*ptwn (V. ce *mot) ; un âge pour gérer ses biens (V. Masoniriš), pour refuser une tutelle ou s’en faire décharger (V. Tu’rin.i.n), pour être électeur, éligíble, ju1’é, témoin, député, maire, conseiller municipal (V. ces mots) ; un âge pour être appelé au service militaire (V. Excacamrnr, Puacnurmnznr), et pour faire partie de la Garde nationale (V. ce mot) ; un âge pour le testament du mineur (V. Minonrriš), -et pour l’émancipation (V. ce mot) ; un âge qui affranchit le débiteur non stellionataire de la contrainte par corps (V. Cowrimnra). En matière criminelle, la loi tient compte de l’âge des coupables pour l’application de la peine. Le coupable qui n’a pas atteint sa 16° année est acquitté sur la déclaration du jury qu’il a agi sans discernement, sauf à. subir, s’il y a lieu, une détention limitée dans une maison de correction : s’il est décidé qu’il a agi avec discernement, la peine qu’il subit est toujours correctionnelle, mais elle peut être de 20 ans. La peine des travaux forcés et celle de la déportation sont remplacées par la réclusion, quand le condamné a 70 ans ; s”il subissait déjà une de ces peines, on l’enferme dans une maison de force pour le reste de sa peine.

AGEN (S’-Cnrnms, cathédrale d”). Cet.tc église, qui était collégiale avant la Révolution, a remplacé l’ancienne cathédrale, démolie pendant la Terreur. Elle fut construite sur les ruines d’une première basilique, fondée, selon la tradition, par l’évêque Dulcide au v° siècle, et dont il ne reste que le cimetière adossé au chœur de l’église actuelle, ainsi qu’une pierre fixée dans le pilier a gauche de l’entrée de ce chœur, et sur laquelle, au milieu d’un cable en demi-relief, est sculpté le monogramme du Christ, avec l’alpha et l’oméga. L’édifice n*appartient pas tout entier à une même période architecturale. L’abside et ses trois chapelles, les quatre piliers qui supportent la croisée, et les deux chapelles qui s’ouvrent dans le transept, doivent être rapportées à la fin du xi° siècle et au commencement du xu°. On pense que le chœur a été reconstruit au xni°. La voute de la croisée et les croisillons du transept sont de style ogival primitif : le côté nord du transept est percé de petites fenêtres, dont la forme est encore indécise entre le plein cintre et l’ogive, tandis que la rosace du sud porte les caractères du gothique flamboyant, comme les fenêtres de la nef. Cette nef, composée de deux travées construites en 1508, appartient au style ogival tertiaire. S’-Caprais avait un jubé, que l’on a détruit à. la Révolution. Au midi de l’église sont les restes du cloître de l’ancien chapitre. B. AGENAIS (Putois). Parmi les dialectes du roman méridional ou langue d’oc (V. ce mot), le patois agénais est un des plus gracieux, des plus abondants, des plus harmonieux. Rien n’égale sa mollesse’dans la bouche des femmes. A cet égard, il le cède at peine à Pitalien. Uétendue de la vallée de la Garonne détermine a peu près les limites géographiques du pays où est parlé le dialecte agénais. Ces limites embrassent toute la contrée de Toulouse lt Bordeaux exclusivement, en s’avanç : mt au N. jusqu’à la rive droite de la Dordogne. La langue de Bordeaux, trop mélangée de français, ne peut être considérée comme appartenant au dialecte agénais, et doit être classée a part. Mais, que les dialectes de Toulouse et d’Agen soient identiques, c’est ce dont on peut se convaincre en comparant l’élégie de Goudouli (1610) sur l’assassinat de Henri IV avec les poésies de Jasmin. Quoique parfaitement entendu dans l’Armagnac et le Béarn, comme le prouvent les séances littéraires très-applaudies qu’a tenues Jasmin à Auch et à Pau, le patois <. ;,5 -..- ^Π;-

agénais se distingue de la langue du Béarn et de la’Gascogne par certains détails philologiques assez remarquables. Ainsi, par exemple, les mots qui commencent par un f dans le patois d’Agen, sont invariablement remplacés par Ph aspiré, dans le Gers, les Hautes’et Basses-Pyrénées : au lieu de foun (en latin fans) fontaine, fen (fœnum) foin, fenno (femina) femme, fe (focus) feu, etc., on dira houn, hen, henno, huec ; ce qui rapproche de Pcspagnol la langue de ces départements, et en fait un idiome plus dur et plus guttural que la belle et harmonieuse langue de Jasmin. A mesure, en effet, que l’on se rapproche du* pied des Pyrénées, la différence entre l’espagnol et l’idiome du midi de la France devient de moins en moins sensible. Tous les mots que nous venons d’indiquer prennent également l’h, aspiré, sinon toujours dans l’espagnol moderne, au moins dans l’espagnol ancien.

Une autre particularité du dialecte agénais, c’est que, de tous les dialectes de la langue d’oc, il est peut-être celui qui renferme le plus de mots grecs. On peut expliquer Finfiltration de ces mots grecs dans le dialecte agénais, soit par les rapports commerciaux des Massiliens avec les Gaulois méridionaux, soit par l’influence des écoles établies par les empereurs romains, avec le concours des municipalités, dans les métropoles d’Agen, Bordeaux, Toulouse, où le grec était enseigné. Le patois agénais n’a pas changé depuis la guerre des Albigeois ; il ne s’est pas enrichi, parce qu’on n’a pas fortement pensé dans cet idiome, depuis que le roman du nord a conquis la suprématie que possédait auparavant le roman du midi. Il est demeuré la langue du peuple, mais d’un peuple vif, ingénieux, spirituel, très-sensible aux beautés de son climat, original et poétique dans ses goûts. Parmi les poëtes qui s’en sont servis, on peut citer, au xvnf siècle, François de Cortète, qui a cultivé avec succès la pastorale théâtrale, et Deiprat, connu par une imitation des Bucoliques de Virgile. Dc nos jours, le patois agénais a reçu de Jasmin une vic nouvelle. Enfant du peuple, Jasmin a exercé longtemps à Agen le métier de coiffeur : cette circonstance a très-heureusement servi son talent, en maintenant son originalité native, en lui révélant le génie et les ressources de la langue dont il devait si glorieusement se servir. Ses poésies jouissent, dans tout le S.-0. de la France, d’une popularité immense, et on peut le nommer ace titre le dernier des Troubadours. Le plus remarquable de ses ouvrages est un petit poëme intitulé ; Mons soubenis (Souvenirs). Jasmin y décrit les misères de son enfance, les joies de son adolescence, les premiers pressentiments de sa future renommée. Le sujet’est bien simple, mais des plus pathétiques. La surtout on peut saisir le génie particulier de cette langme méridionale, goûter le charme de ses tours, la saveur singulière de ses locutions, en apprécier la vivacité, l’originalité. On vante beaucoup le poëme de l’Abuglo (l’Aveugle), lequel a même obtenu en Amérique (Boston) les honneurs d’nne traduction par M. Longfellow. Nous préférons dans le même genre la pièce charmante intitulée Françonneto, idylle vraie, bien supérieure à la plupart des pastorales modernes ; car, ici du moins, on voit de vrais villageois, de vrais bergers, qui portent la houlette autrement que par contenance. Mais, malgré leurs beautés, particulièrement dans les descriptions, ces deux pièces elles-mêmes nous semblent inférieures aux Souvenirs, par la raison que le poëte y est moins constamment lui-même, parce qu”il y quitte quelquefois son terrain, le terrain où il réussittoujeurs, a savoir, les usages, les mœurs, les sentiments du peuple agénais, pour se jeter plus ou moins heureusement dans des imitations- d’auteurs français. La langue de Jasmin n’est pas faite pour le ton élevé ; quand il écrit des pièces de circonstance ou de commande, il parle français avec des terminaisons en 0 et en a ; rien alors de plus faux que sa poésie. E. B. AGENCES MATRIMONIALES. V. le Supplément. AGENDA (mot latin qui signifie choses à faire). livret portatif sur lequel on prend note de ce qu*on a a faire tel ou tel jour. Il est disposé de telle sorte qu’il y ait une page ou une demi-page pour chaque jour de l’année, dont la date y est imprimée. Les agendas contiennent souvent des renseignements utiles aux gens d’atTaires, tels que l’heure du départ des voitures publiques, le tarif des voitures de place, la conversion des anciens poids et mesures au système décimal, les heures de la levée et de la distribution des lettres, le prix des places dans les théâtres, les adresses des avoués, huissiers, agents de change, etc.-