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mès, les statues d’Harmodius et d’Aristogiton, de Pindare, de Démosthène, etc., et une pierre sacrée sur laquelle les thesmothètes, et, dans certaines causes, les juges, les orateurs et les témoins juraient d’observer les lois. - L’Agora est aujourd’hui un champ désert où paissent des troupeaux auxquels le Tholus sert de retraite. V. Hanriot, Mein. sur lAgora d’Athènes, Revue archéologique de 1854, juillet et aout. C. D-v.

AGRAFE, ornement qui unit plusieurs membres d’architecture les uns avec les autres. Telle est la console qui décore un arc, et qui semble relier l’archivolœ au nu du mur et à la clef V. Cuir).

Acnaru, en latin flbu a, broche’ou boncle avec pointe, plus ou inoins riche, servant, chez les anciens Romains, à attacher la chlamyde sur l’épaule droite. Elle était également portée par les femmes pour attacher les vêtements. On en a découvert dans les tombeaux une très-grande quantité, en or ou en bronze, très-peu en argent. Cet objet de toilette, si nécessaire et si commode, a été de mode en tous temps et chez tous les peuples. Autrefois, la fabrication des agrafes grossières, à Paris, était comme le privilège des pompiers, qui y consacraient les loisirs du corps de garde : ils contonrnaíent du fil de fer ou de laiton en agrafes, avec l’a.ide seulement de la pince à bec de corbin. Aujourd’hui, l’industrie fournit des agrafes, de matières et de formes très-diverses., AGBEE, jurisconsulte praticien, attaché à un tribunal de commerce, pour y représenter les plaideurs qui lui confient leurs intérêts. On le nomme ainsi, parce qu’il doit être agréé, autorisé par le tribunal. Les agréés étaient appelés autrefois postulants ou procureurs auœ consuls. Leur ministère n’est pas obligatoire, et, pour l’exercer, ils doivent être accompagnés de la partie à Paudience, ou être munis d’un pouvoir spécial, légalisé et enregistré (Code de comm., art. 627). Ils ne sont pas des officiers ministériels institués par la loi ; toutefois, comme chaque tribunal de commerce en limite le nombre selon les besoins du service, leurs cabinets se vendent comme des offices ministériels, et sont une sorte de propriété. Ils ont une chambre syndicale. Les agréés paient une patente, qui consiste dans le 15° de la valeur locative. Quand il n’y a pas d’arrêté du tribunal qui fixe leurs émoluments et honoraires, ils les débattent avec les parties. ’

AGHEGATION, concours annuel ouvert par l”Université de France à tous ceux qui veulent être agrégés au corps des professeurs des lycées, et y obtenir une position régulière. Cette institution fut empruntée à. un règlement de 1766, qui créait dans l’Université de Paris 60 places de docteurs agrégés, pour la philosophie, les humanités, et la grammaire. Etablie en principe pour toute la France par décret du 17 mars 1808, elle ne fut pas mise immédiatement en pratique, et le titre d’agrégé, ainsi que les diplômes de grade, fut donné d’abord par simple collation. Un traitement annuel de 400 fr., porté plus tard a 000 fr., fut attribué a chaque agrégé jusqu”à. ce qu’il eut été nommé à. une chaire. Les premiers concours d’agrégation eurent lieu en 1821, pour les lettres, la grammaire, et les sciences. Plus tard, on institua des agrégations spéciales d’histoire et de philosophie, et l’agrégation des sciences fut dédoublée en agrégation des sciences mathématiques et agrégation des sciences physiques et naturelles. Un décret du 10 avril 1852 réduisit les agrégations à. deux, celle des lettres et celle des sciences. Un décret de 1857 a rétabli une agrégation de grammaire, distincte de celle des lettres, un autre du 17 juillet 1858 a séparé de nouveau les agrégations des sciences mathématiques et des sciences physi<u1 es, un 3° de 1861 a rétabli l’agrégation d’histoire. En 1863, l’agrégation de philosophie a été rétablie à son tour. On exige des candidats qu’ils soient licenciés ès lettres ou ès sciences, suivant Pagregation à laquelle ils se présentent, ou pourvus d’un titre d’élève de l’École polytechnique ou de l’École des Chartes. Les élèves de l’École Normale supérieure peuvent se présenter à la fin de leur cours d’études ; mais leur titre dïigrégé ne devient définitif que quand ils ont 25 ans. Les épreuves consistent en compositions écrites, qui éliminent les candidats les plus faibles, et en épreuves orales, qui déterminent le choix du jury parmi les admissibles. - De 1849 a 1851, il y eut des agrégations pour l’allemand et l’anglais ; on les a 1-établies en 1864- Depuis -1866, l’agrégation existe ’aussi pour Hînseignement spécial.

Pfimitivcment, les agréges frétaient que des professeurs divisionnaires ; à Paris, il y avait aussi des (tgrégés volants, ordinairement un par lycée et par chaque ordre çïenseignement, chargé de suppléer, qu’importe dans quelle classe, et en ces d’absence, le professeur titulaire. Aujourd’hui, les agrégés peuvent seuls être pourvus d’une chaire en titre dans un lycée (V. Pnorssssun) ; les professeurs non agrégés ne sont que chargés de cours. ’ Il existe aussi des agrégé. : de Faculté, nommés pour 10 ans, et renouvelés par moitié tous les 5 ans. Ceux des Sciences, au nombre de 16 au plus, sont partagés en 3 sections, sciences mathématiques, sciences physiques, et sciences naturelles. Ceux des Lettres, dont le nombre ne peut dépasser 12, forment également 3 sections, littérature ancienne et moderne, philosophie, histoire et géographie. Ceux des Facultés de Droit ne peuvent excéder en nombre la moitié des professeurs titulaires ; il y en a 3 sections z droit romain, droit. civil et criminel, droit administratif et commercial.

Des ordonnances du 2 février 1823 et du 10 avril 1840 ont aussi établi, dans les Facultés de médecine, des agrégé. : chargés d’aider et de suppléer les professeurs. Ils forment 4 sections : sciences anatomiques et physiologiques, sciences physiques, médecine proprement

dite et médecine légale, chirurgie et accouchements. Ces agrégés, nommés par concours, préparent les élèves en médecine aux appareils et aux dissections, répètent les cours des professeurs, ou les complètent par des cours accessoires. Ils représentent, dans l’enseignement, l’élément mobile et jeune, à côté du principe traditionnel que personnifient les professeurs titulaires. En instituant les agrégés, on avait voulu former une pépinière de professeurs ; mais, en admettant tous les docteurs a concourir avec eux pour les chaires vacantes, l’effet dela mesure a été presque annihilé. Les agrégés font un stage de 3 ans, avant de prendre part aux examens et de remplacer les professeurs. La durée de leur activité de service est de 6 ans à Paris, de 9 ans à Montpellier et a Strasbourg. Ou les renouvelle tous les 3 ans, par moitié a Paris, par tiers dans les deux autres Facultés. Les agrégés, quand ils n’ont pas obtenu, au bout de leur exercice, une chaire, de professeur, deviennent agrégés libres. Dans les Ecoles supérieures de Pharmacie, le nombre des agrégés en exercice est égal a celui des professeurs titulaires. Ils doivent être docteurs ès sciences physiques ou naturelles, et pharmaciens de 1" classe. Ils forment deux sections : physique, chimie et toxicologie, histoire naturelle médicale et pharmacie (V. l’arrêté du 19 août 1857).

AGREMENT (Arts d’). V. Aurs.

AGHEMENTS, nom donné par les passementiers aux ornements en or, en argent, en soie ou en laine, qu’on applique sur les robes, les manteaux, les meubles, etc. -En Musique, on appelle agréments certaines notes qui ne sont pas indispensables à. la contexture régulière de la phrase musicale, et ne comptent point dans la mesure, mais qui s’ajoutent dans le cours du morceau, et que Yexécutant peut omettre ou varier. On les écrit en caractères plus petits. L’emploi modéré des notes d’agrément peut ajouter au charme d’un motif musical, mais l’abus en est fatigant et nuit a l’effet général. L’accia.catura, Pappoggiature, le trllle, le point d’orgue, le port de voíœ, le groupe, le mordant, la roulade, etc., sont les principaux agréments du chant. Ces agréments paraissent être ce que les Grecs appelaient μekloμaru et les Romains mcltsmi. B.

AGRES, mot qui désigne collectivement les objets nécessaires à. la mature d’un navire (mats, voiles, vergues, poulies, etc.), c.-a-d. tout ce qui n’est pas coque, vivres ou chargement. L’armateur qui assure un navire doit avoir soin de spécifier la coque, la quille, les agrès et apparauac. La coque, les agrès et apparaux sont l’hypothèque du loyer de l’équipage (Code civil, art. 271). AGRICOLE (Enseignement). L’idée de l’enseignement de l’agriculture est ancienne. Les Romains l’avaient eue ; Belön l’émit au milieu du xvi° siècle ; Buiïon, Dauhenton, qui créa, en 1784, un cours d’économie rurale à l’école vétérinaire d’Alfort, Duhamel Du Monceau, l’abbé Rozier, cherchèrent à la faire appliquer. En 1789, l’Assemblée constituante décréta la création de chaires d’agriculture ; mais ce décret ne fut pas mis å. exécution. En 1818 seulement, Mathieu de Dombasle fonda à Roville (Meurthe) le premier établissement d’instruction agricole que la France ait possédé. On a formé, depuis, les fermes-écoles et les Ecoles d’agriculture (V. ces mots). Des chaires d’agriculture sont établies dans les villes d’Amiens, Besançon, Bordeaux, Nantes, Rouen, Toulouse, etc. De nos jours, on a introduit l’enseignement agricole dans quelques écoles normales primaires.