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on avait étudié les grands modèles littéraires, ou peut-être certains écrivains hellénistiques étaient-ils moins préoccupés de l’élégance et de la pureté du style que de se rendre plus spécialement intelligibles aux populations semi-grecques et semi-asiatiques répandues entre le Nil et l’Euphrate inférieur. - Il existe un Traité du dialecte macédonien et alexandrin, par F.-W. Sturz, Leipzig, 1808, in-8°. ’ P

Ataxsupnin (Vers), ainsi nommé, selon les uns, l’Alexandre de Paris, qui l’employa le premier, et, selon d’autres, du poëme ou roman d’Alea : andre le Grand. commencé au xu° siècle par Lambert-li-Cors, et continué par le même Alexandre de Paris. Ce vers est composé de’ 12 syllabes quand la rime est masculine, et de 13 quand elle est féminine, avec une césure ou repos à la fin du 1" hémistiche, c.-à-d. après la 6° syllabe. C’est le vers dont la forme convient le mieux aux sujets graves et sérieux, et, sous ce rapport, il répond à. Phexamètre des Anciens. Il est admis, du reste, dans tous les genres, et s’allié très-bien avec les vers de différentes mesures, comme dans l’Amphitryon de Molière. On l’appelle encore vers héroïque, parce qu’il est particulièrement et exclusivement affecté à Fépopée et à la tragédie.’Mais, si les alexandrins, par l’ampleur et la pompe de leur rhythme, s’adaptent mieux que tous autres vers à. ces deux genres, on doit reconnaître qu’avec leur césure obligée, avec Pinvariable succession des rimes enchaînées deux à. deux, ils ont pour écueils l’uniformité, la froideur et la monotonie. On a essayé, dans notre siècle, de remédier à ce défaut, en variant la coupe du vers, en rompant la mesure et les repos, et Yon est parvenu peut-être a l’assouplir, à lui donner plus de mouvement, de nombre et de vie ; mais l’abus de Penjambement et beaucoup d’autres licences ont dénaturé le vers, détruit toute harmonie, ’et, sauf quelques résultats accidentellement heureux, les modifications tentées jusqu’à ce jour n*ont rien produit que puissent sanctionner la raison et le goût. AIîEXANDRINE (Littérature). VJ Gmzcoua (Littérature. ALFORT (École d’). V. VÉTÉMNAIRE (École). ALGER (S’-PHILIPPE, cathédrale d’). C’est une mosquée convertie en église chrétienne depuis la conquête française. Elle à la forme d’un parallélogramme, dont la longueur est de 23“’ 50, et la largeur de 18’“’10. Au centre s’élève une grande coupole, dont Pintrados est orné d’arabesques, et à laquelle sont encore suspendues 60 chaînes, qui autrefois supportaient des lampes. Les parties supérieures de l’édifice sont portées sur 16 colonnes monolithes de marbre rouge, ayant 3 mèt. d’élévation et 0" 60 de diamètre. Ces colonnes sont réunies les unes aux autres par des arcades pointues, et, au centre de chaque travée, elles soutiennent de petites coupoles. On reconnaît la l’influence de l’art byzantin. Les fenêtres sont petites, et ornées de vitraux peints. A l’intérieur, les murailles sont couvertes, jusqu’à la hauteur de 3’“ 30, de faîences brillantes, dont les dessins fantastiques’révèlent beaucoup d’imagination et de goût. Au-dessus, ce sont des peintures en arabesques ou des sculptures en creux. Le Coran ayant défendu de représenter des figures humaines dans les mosquées, toute Fornementation du monument est empruntée au règne végétal. A la partie inférieure de la cathédrale, il y a un baptistère en marbre blanc, qui servait autrefois aux ablutions des mahométans. ALGÉRIE (Ministère de l’) ET mas cor.oNms. Ce ministère, institué en 1858, et dont les attributions furent formées aux dépens des ministères de la guerre et de la marine, conscrva l’organisation que le prince Napoléon, qui l’occupa pendant quelques mois, lui donna par un arrêté mis à. exécution depuis le 10’janvier 1859. Les services furent répartis de la manière suivante : 1° Cabinet. Service des dépèches, archives, protocoles, audiences, missions, publications par la voie de la presse, expéditions à Paris ; — 2° Secrétariat général. Dépôt des actes publics coloniaux, personnel et matériel de l’administration centrale, pensions et récompenses, service de la justice, des cultes, de Finstructíon publique, des sciences et des arts ; - 3° Direction de l’intérieur. Administration générale, départementale, communale, hospitalière ; bureaux arabes : conseils privés des colonies ; police administrative, imprimerie et librairie, théâtres, service médical, prisons, gardes nationales et milices locales ; opérations topographiques, domaines, forêts, mines, agriculture ; ponts et chaussées, chemins de fer, grande voirie, monuments publics, phares et fanaux, police des eaux, ports et rades ; - Ir Direction des finances ;- 5° Direction des affaires militaires et maritimes.-Ce Ministère a été supprimé å la fin, de 1860, et réuni au Ministère de «la marine et des colonies ; Î > ALGONQUINES (Langues), nom’sous lequel on comprend les idiomes parlés par les indigènes les plus septentrionaux de l’Amérique, et dont plusieurs sont déjà. éteints. Les principaux sont Palgonquin ou eskimau, Paléoutien, le chippéway, l’og ibwai, le lénapé ou delaware, le mohzcan, lemassachusetts, et le narragansetts (V. ces mots). L’alphabet de ces idiomes ne comprend ue 5 voyelles pures (a, e ; i, o, on), 3 voyelles nasales an, ein, on), et 6 consonnes (lc, h aspirée du gosier, n, r, s, t). Comme les autres idiomes américains, ils sont agglutinants, et les mots composés s’y forment avec une grande facilité. Les noms substantifs sont peu variables ; c’est le verbe qui prend, en général, les modifications de nombre, de genre, etc. La prononciation est sonore et fortement accentuée. V. Roger Wil1iams, A Key to the language of America, Londres, 1643 ; J. Pickering, An essay on an uniform orthographe for the Indian langages of Northern America, Cambridge, 1820, in-1° ; Duponceau, Mémoire sur le système grammatical des langues de qêiãšqziesvgations indiennes de l’Amérique du Nord, Paris, in- °..

ALHAMBRA, vaste forteresse de Grenade, qui formait un des quatre’quartiers de la ville et servait de résidence aux rois Mores. Située sur une colline aride qu’on nomme Sierra del’Sol, environnée par les eaux du Xénil et du Darro, ceinte de doubles murailles, elle devait être imprenable avant l’invention de l’artillerie. Elle fut bâtie par Abou-Abdallah-ben-Naser, qui régna de 1231 a 1273 ; son nom vient d’alhamra (rouge), à cause de la couleur des matériaux employés à la construction, ou du reflet que lui avait donné la lueur des flambeaux, car on n’y çaurait, dit-on, travaillé que de nuit ; selon d’autres, il dériverait d’Alhamar, nom de la tribu arabe à laquelle appartenait le prince qui commença la forteresse. L’Alhanibra ne fut achevé qu”en 1338 ; quand les Espagnols se furent emparés de Grenade, ils y ajoutèrent encore, et Charles-Quint fit élever sur les ruines de quelques parties du monument, un palais dont l’ensemble est imposant, mais d’un style peu en rapport avec la construction arabe.

A l’extérieur, l’Alhambra semble un édifice lourd, bâti sans ordre et sans règle ; les murs, construits en pîsé, sont dépourvus d’ornements. Mais l’intérieur est le chefd’œuvre de l’architecture moresque : le plan est conçu d’après les idées romaines, et les cours, les portiques, les galeries, les bains, révèlent l’imitation des palais de Justinien ; les détails d’architecture y sont gothiques ; les dessins des ornements peints-aux plafonds sont ceux des tissus de l’Inde et de la Chine ; dans la disposition et les figures des fontaines, on retrouve le souvenir des monuments hébraïques et assyriens. En un mot, , l’Alhambra est l’œuvre d’un peuple voyageur, qui a vu beaucoup de siècles et de pays différents. On n°y voit pas une-seule statue. ’

La principale entrée de l’Alhambra, dite porte du Jugement, est pratiquée dans une grosse tour carrée, en briques rouges, à laquelle est adossée une belle fontaine du.temps de Charles-Quint. On pénètre par là dans’le patio de l’Alberca (cour du Vivier ou des Bains), longue de 50 mèt., .large de 8 mèt., et pavée en marbre blanc : au milieu se trouve un profond bassin d*eau, dans lequel on descend par deux escaliers de marbre, et qu’environnent des massifs de myrtes et d’orangers. Deux côtés de cette cour sont délimités par une galerie, dont les arcades en cintre légèrement outre-passé sont découpées en broderies fines et élégantes, et dont les murs sont couverts d’ornements très-délicats en. stuc, entremêlés de sentences arabes ; les plafonds, de bois de cèdre, en marqueterie, avec des ornements peints et dorés, n’ont rien perdu de leur fraîcheur, bien qu”exposés constamment a l’air. A la galerie du nord, une arcade plus grande conduit à la salle dite de la Barca, d’où l’on passe dans la salle des Ambassadeurs, qui occupe toute la surface et presque toute la hauteur de la tour de Comarès (11 mèt. de chaque côté, 16 mèt. de hauteur), et où-se faisaient les réceptions 1 les murs de cette salle sont garnis, jusqu’å.2 mèt. au-dessus du sol, de mosaïques en faïence vernie, et, plus haut, d’ornements en stuc a losanges et à fleurs ; on y voit aussi les devises de tous les rois de Grenade. ¿ Al’est et àl’ouest de la cour des Bains, il y avait deux corps de bâtiment, symétriquementïdisposés. Celui q’ui était ft l’orient a été détruit en grande partie. [l’autre comprend la cour des Lions, la tour des Dcua :-Sgzurs, la