Page:Bachelet - Dezobry - Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
xviii
préface.

A L H

sulla du Jugement, la salle des Abencerrages. Une porte, -“ placée en face de celle par laquelle on pénètre dans la courdes Bains, conduit à la cour des Lions. Cette cour, V Cour des Lions.

qui a environ 30 mèt. de longueur sur’IG mèt. de largeur, était, dit-on, pavée autrefois de grandes briques émaillées, blanches et bleues ; elle n’ofl’re plus que quatre allées formées de larges dalles en marbre blanc, qui ne remontent pas au delà du xvu° siècle, et bordées de íleurs et d’arbustes. Dans tout son pourtour, elle est entourée d’une galerie large de 3 à 4 mèt., et soutenue par 128 colonnes de marbre blanc irrégulièrement disposées, tantôt seules, tantôt groupées par trois, et plus souvent accouplées. Les murs de cette galerie sont revêtus, à partir de terre jusqu’à 1" 50 d’élévation, avec des tuiles bleues et jaunes, disposées en échiquier ; au-dessus et au-dessous règne une bordure de’petits écussons émaillés en bleu et or, sur laquelle sont inscrites des sentences arabes. Ces ornements, ainsi que les stucs placés aux parois supérieures et au plafond, sont aujourd’hui fort endommagés. Les colonnes, extrêmement minces, ont 0’“ 21 de diamètre, et 2“’ 75 de hauteur, y compris la base et le chapiteau ; les chapiteaux sont ornés de dessins très-variés, dont quelques-uns se répètent plusieurs fois dans la galerie, mais sans qu’on ait cherché a les distancer d’une manière régulière ou a les reproduire sur des colonnes opposées l’u’ne a l’autre. Les arcs en «fer à cheval que supportent les colonnes sont de dimensions différentes ; les plus grands ont un 27 d’ouverture, et les plus petits 0" 92. Le toit de la galerie était richement décoré à l’extérieur, et avait sans doute de l’analogie avec l’ornementation intérieure ; il a été remplacé par une couverture moderne en tuiles rouges, qui fait disparate avec le reste de l’édifice ;.mais il y a toujours une partie saillante ou corniche en bois richement sculpté. Les portiques des extrémités de la cour des Lions, A l’est et à Phuest, ont plus de largeur que ceux des parties latérales ; ils présentent en outre, à leur centre, un pavillon ouvert, formant avant-corps, de forme à peu près carrée, et ayant environ 5 mèt. de côté. Au fronton de ces pavillons, (lharles-Quinta fait placer son aigle à deux tetes. On vo1t à l’intérieur un dôme hémisphérique en bois, habilement raccordé avec la partie carrée au moyen d’admirables pendentifs. La coui* des Lions tire son nom de la célèbre fontaine qui est placée au centre : c”est un bassin polygonal de 4" 72 de diamètre, du milieu duquel s’élève un autre bassin moins grand en albatre ; le tout est supporté par 12 lions en marbre blanc, très-mal faits, polis seulement à leur partie antérieure. Quand les l“ ;ï““*F ã9 !* ? ?rê*nS’ *ålflient bien entreœnus. un gfflfld 70 A Ll -

volume d’eau jaillissait du bassin supérieur, et retombait sous la forme d’une demi-coupole ; puis l’eau vomie pan les lions était reçue dans un réservoir en marbre blanc, d’où elle était distribuée par des canaux* dans les appartements intérieurs.

Quand on traverse la galerie méridionale de la cour des Lions, on arrive à une salle ronde, dans laquelle le jour pénètre par la coupole, et dont le milieu est occupé par un jet d’eau. C’est la salle des Abencerrages, où les hommes prenaient le café, et où les Abencerrages ont été égergés. Uornementation est la nîeme que dans les autres parties de l’Alhambra. - En face de cette salle, se trouve la magnifique entrée de la tour des Deux-Sœurs ; les Deuœ-Sœurs sont deux pièces de marbre plates et polies, sans défaut ni tache, longues de 4" 55 sur 2“’ 30 de large, et qui font partie du dallage de la salle de concert, où se réunissaient les femmes. Pour protéger le plafond de cette salle et les ornements de l’intérieur contre le mauvais temps, le froid ou les chaleurs excessives, on a élevé les murs extérieurs de la tour à 3 mèt. au-dessus du dome, et on les a recouverts d’une toiture : la même précaution a été prise, dans le reste de l’édifice, pour plusieurs coupoles. - De la salle de concert on arrive dans un petit jardin, et, après en avoir fait le tour, dans le bâtiment que Charles-Quint a construit sur le côté oriental de l’Alhambra. Là tous les appartements sont petits et bas’ ; chaque pilier porte la devise de l’empereur = Plus ultra. Puis on pénètre dans une tourelle qui fait saillie du côté nord, et qu’on nomme le cabinet de toilette de la Sultane : c’est une petite pièce carrée au milieu d’une galerie ouverte ; Charles-Quint fit peindre sur les murs ses di’ -verses expéditions ; dans un coin se trouve une dalle en marbre percée de trous, par lesquels des foyers envoyaient les parfums les plus enivrants. Un long corridor conduit de la tourelle à la salle des Ambassadeurs. Au-dessous des appartements que-nous venons de décrire, il ya d’autres pièces auxquelles on descend par de nombreux escaliers dérobés. A cet étage inférieur on remarque la chambre à coucher du roi, avec deux alcôves pavées de pierres blanches et bleues ; un jet d’eau, placé au milieu, la rafraîchissait pendant l’été. Derrière les alcôves, de petites portes conduisent aux bains royaux, composés d’un cabinet pour les enfants, de salles pour les grandes personnes, et de deux chambres voûtées où étaient les fourneaux et les chaudières ; les bassins sont en marbre blanc poli, et des poteries de couleur revétent les murailles. - On peut encore mentionner une espèce de labyrinthe où se divertissaient les femmes et les enfants, une salle de conseil, et un cabinet d’étude, autour duquel sont des caveaux funéraires des membres de la famille royale.

Quand on considère avec quel ordre admirable tout était disposé dans l’Alhambra pour faire de ce palais la plus voluptueuse demeure, quand on voit ces jets d’eau qui distribuaient partout la fraîcheur, ces jardins ombragés et odorants, ces magnifiques perspectives des collines et des plaines environnantes, on ne s’étonne plus que les Mores aient tant regretté Grenade, et qu’aujourd’hui encore, dans leurs prières du vendredi, ils demandent à Dieu de leur restituer ce paradis terrestre. V. Gourg et Jones, Alhambra, Londres, 1836. ALIBI (mot latin qui signifie ailleurs), terme de Droit criminel. Prouver un alibi, c’est établir que le prévenu était, au moment de la perpétration du crime dont on l’accuse, éloigné du lieu où ce crime fut commis. Un gareil moyen de défense est péremptoire, et fait tom er l’accusation ; mais souvent il rejaillit contre l’accusé, s’il manque son effet. ’

ALIÇULA. V. Illarmntu. ’

ALIENATION, acte par lequel une personne capable de disposer transfère à une autre, également capable de contracter ou de recevoir, une propriété mobilière ou immobilière ou un démembrement de ses droits de propriété. Ualiénation est d titre gratuit, comme dans la donation et le legs, ou d titre onéreux, c.-à-d. moyennant un équivalent, comme dans la vente, l’échange. La loi française ne permet pas Paliénation, 1° aux mineurs et aux interdits, si ce n’est par l’intermédiaire de leurs tuteurs dûment autorisés par la justice ; 2° aux femmes mariées, si elles n’ont l’autorisation de leur mari ou celle de la justice ; 3° aux propriétaires dont les biens sont grevés de substitution (V. ce mot) ; 4° aux gens de mainmorte, c.-a-d. aux corps et communautés ayant une existence légale (comme les hôpitaux, les chapitres, les lycées). Les biens des mineurs et ceux des femmes mariées ne peuvent être nlíénés que certaines conditions. Imllénmion’