Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/187

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propre magnanimité et la direction de votre propre sagesse, ce qui s’y trouva de meilleur, pour reculer les limites des sciences et des arts.

À l’entrée de la première partie, pour nétoyer le chemin, et comme pour commander le silence, afin que ces témoignages que nous rendons de la dignité des Lettres, puissent, malgré le murmure des objections tacites, se faire entendre aisément, j’ai résolu de commencer par délivrer les Lettres de l’opprobre et du mépris dont l’ignorance s’efforce de les couvrir : l’ignorance, dis-je, qui se montre et se décèle sous plus d’une forme ; savoir : dans la jalousie des Théologiens, dans le dédain des Politiques, et dans les erreurs même des Lettrés. J’entends les premiers dire que la science est de ces choses qu’il ne faut adopter qu’avec mesure et avec précaution ; que le trop grand désir de savoir fut le premier péché de l’homme et la cause de sa chûte ; qu’aujourd’hui même je ne sais quoi de vénéneux qu’y a glissé le serpent tenta-