Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/188

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teur, y demeure attaché, vu que partout où elle entre, elle occasionne une enflure. La science enfle, disent-ils ; Salomon lui-même témoigne qu’il est de ce sentiment, lorsqu’il dit : la composition des livres est un travail sans fin : la grande lecture est l’affliction de la chair ; et ailleurs : avec une grande sagesse se trouve toujours une grande indignation ; qui augmente sa science, augmente ses douleurs[1]. St. Paul, ajoutent-ils, nous donne le même avertissement, en disant : ne nous laissons point abuser par une vaine philosophie ; bien plus, disent-ils encore, l’expérience même atteste que les plus savans hommes ont été les coryphées de l’hérésie ; que les siècles les plus savans ont été enclins à l’athéisme ; ils disent enfin que la contemplation des causes secon-

  1. Il découvre plus d’ennemis qu’il ne peut convertir en amis, et plus de maux auxquels il ne peut remédier.