Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/192

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assez clairement qu’aucune partie de l’univers n’est étrangère aux recherches de l’homme, lorsqu’il dit : l’esprit de l’homme est comme le flambeau de Dieu, flambeau à l’aide duquel il découvre les secrets les plus intimes. Si donc telle est l’immense capacité de l’esprit humain, il est manifeste que nous n’avons rien à redouter de la quantité de la science, quelque grande qu’elle puisse être, ni lieu de craindre qu’elle occasionne quelque enflure ou quelque excès ; et que, s’il est quelque danger à redouter, c’est seulement de la part de la qualité, laquelle quelque foible que puisse être la dose, ne laisse pas, si on la prend sans antidote, d’avoir je ne sais quoi de malin, de vénéneux pour l’esprit humain et qui le remplit de vent. Cet antidote, ce parfum, qui, mêlé avec la science, la tempère et la rend très salubre, c’est la charité. C’est même ce que l’apôtre joint au passage déjà cité, en disant : la science enfle, mais la charité édifie : à quoi se rapporte également bien ce