Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son des contraires, la vanité est plus choquante dans les choses que dans les mots. Sur quoi cette réprimande de St. Paul ne convient pas moins bien à notre temps qu’à celui où il parloit, et ne regarde pas seulement la théologie, mais même toutes les sciences : Évitez, dit-il, les profanes innovations de mots et toutes ces oppositions qui usurpent le nom de science ; paroles par lesquelles il nous montre deux espèces de signes pour reconnoître toute science suspecte et mensongère. Le premier est la nouveauté des mots et l’audacieux néologisme : l’autre, la rigueur des dogmes, qui amène nécessairement des oppositions, puis des altercations et des disputes. Certes, de même qu’il est une infinité de corps qui sont pleins de force tant qu’ils sont entiers, mais qu’ensuite on voit se corrompre et se résoudre en vers ; de même aussi il n’arrive que trop qu’une saine et solide connoissance des choses se dissout et se résout en questions subtiles, vides de sens, insalubres, et, s’il est permis