Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/258

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devant les hommes graves et judicieux. C’est en quoi surtout brille la sagesse, et l’intégrité d’Aristote, qui, après avoir écrit, avec toute l’exactitude et le soin possible, une histoire des animaux, y a mêlé si peu de relations fabuleuses ; bien plus et dans un esprit opposé, toutes ces relations étonnantes qu’il a jugées dignes de mémoire, il les a rejetées dans un seul petit recueil ; considérant avec sagesse que les faits bien constatés, qui, étant appuyés sur la base solide de l’expérience devoient servir de fondement à la philosophie et aux sciences, ne devoient point être mêlés sans précaution avec des traditions justement suspectes ; et que, d’un autre côté, par rapport à ces choses rares et extraordinaires qui semblent incroyables à la plupart des hommes, il ne devoit point les supprimer tout-à-fait et les dérober à la coiinoissance de la postérité.

Mais cet autre genre de crédulité, qui se rapporte, non aux histoires et aux