Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/345

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encore d’autres ; à Votre Majesté, dis-je, il convient, par toutes sortes de motifs, non-seulement de jeter des rayons sur son siècle, comme elle le fait, mais encore d’étendre ses soins à des choses qui puissent vivre à jamais dans la mémoire des hommes, et fixer les regards de l’éternité toute entière. Or, parmi les objets qui peuvent l’occuper, si mon amour pour les lettres ne me fait illusion, je n’en vois point de plus important et de plus noble que celui de léguer à l’univers entier, de nouvelles découvertes dans les sciences, qui soient solides et fructueuses. En effet, jusqu’à quand regarderons-nous une poignée d’écrivains comme les colonnes d’Hercule, comme un non-plus-ultrà qui doit arrêter notre marche ? nous qui possédons Votre Majesté, laquelle, semblable à un astre lumineux et propice, peut diriger notre navigation et la rendre heureuse.

Ainsi, pour revenir à notre dessein, examinons et considérons attentivement ce en quoi les princes et autres hommes