Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/363

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arriver à ce but, si les académies qui sont répandues dans l’Europe contractoient entr’elles l’union et l’amitié la plus étroite ; car il est, comme nous le voyons, beaucoup d’ordres, de corps d’arts et de métiers qui, quoique placés dans des royaumes différens et séparés par de grands espaces, ne laissent pas de cultiver et d’entretenir entr’eux une société et une fraternité durables, ensorte qu’ils ont des chefs, les uns provinciaux, les autres généraux, auxquels tous obéissent : et nul doute que, de même que la nature crée la fraternité dans la famille ; que les arts méchaniques contractent une fraternité par le compagnonnage ; que l’onction divine établit une fraternité de roi à roi, et d’évêque à évêque ; que les vœux et les instituts monastiques en établissent une dans les ordres ; de même aussi il ne se peut qu’il ne s’établisse une généreuse et noble fraternité entre les hommes par les doctrines, et par ces rayons qu’elles répandront les unes sur les autres ; vu que Dieu lui-même est appellé, le père des lumières.