Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/400

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ce qui concerne l’état des lettres. Avant tout, nous voulons (et c’est ce qui fait toute la beauté, et qui est comme l’ame d’une telle histoire) qu’avec les événemens on accouple leurs causes ; c’est-à-dire, qu’on spécifie la nature des régions et des peuples qui ont eu plus ou moins de disposition et d’aptitude pour les sciences ; les conjonctures et les accidens qui ont été favorables ou contraires aux sciences ; le fanatisme et le zèle religieux qui s’y est mêlé ; les piéges que leur ont tendus les loix, et les facilités qu’elles leur ont procurées ; enfin les vertus et l’énergie qu’ont déployées certains personnages pour l’avancement des lettres, et autres choses semblables. Or, toutes ces choses, nous souhaitons qu’on les traite, non pas à la manière des critiques, en perdant le temps à des éloges ou à des censures, mais en les rapportant tout-à-fait historiquement, et en n’y mêlant des jugemens qu’avec réserve.

Or, quant à la manière dont une telle histoire doit être composée, le principal