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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

les choses dont la dignité exige qu’elles soient couvertes d’une sorte de voile ; c’est ainsi qu’on revêt de fables et de paraboles les secrets et les mystères de la religion, de la politique et de la philosophie. Mais est-il vrai que les fables anciennes des poëtes renferment un sens mystérieux ? c’est ce qui peut paroître douteux. Quant à nous, nous l’avouons hardiment, nous penchons pour l’affirmative. Et quoiqu’on abandonne ces fictions aux enfans et aux grammairiens, ce qui ne laisse pas de les avilir, nous n’en serons pas plus prompts à les mépriser ; vu qu’au contraire les écrits qui contiennent ces fables, sont, de tous les écrits humains, les plus anciens après l’écriture sainte ; et que les fables mêmes sont encore plus anciennes que ces écrits, puisque ces écrivains les rapportent comme étant déjà adoptées et reçues depuis long-temps, et non comme les ayant eux-mêmes inventées. Elles semblent être une sorte de souffle léger qui, des traditions des