Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/126

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tudes, s’embarrassant peu de se conformer aux loix sévères de l’argumentation, comme le lui reproche Aristote[1]. Diogène, de Sinope, vécut quatre-vingt-dix ans ; philosophe qui se permettoit de tout dire aux autres, mais qui, en même temps, ne se pardonnoit rien à lui-même. Il sem-

  1. Pour se conformer aux loix de l’argumentation ; on duit d’abord poser un principe, c’est-à-dire, rappeler une classe très nombreuse à laquelle convient manifestement l’attribut en question ; puis dire, ou prouver, s’il est nécessaire, que le sujet de la question doit être agrégée à cette classe ; enfin conclure que l’attribut de la question lui convient aussi. Le philosophe qui use de similitudes, au lieu de rappeler toute cette classe, désigne seulement quelques-uns des sujets qui en font partie, et auxquels convient manifestement l’attribut en question ; puis de l’analogie du sujet de la question avec les sujets auxquels il le compare, il conclut que l’attribut de la question qui convient à ces sujets, convient aussi au sujet proposé. Ainsi ces comparaisons, ces similitudes, ainsi que les exemples, ne peuvent fonder solidement une preuve proprement dite ; ce ne sont tout au plus que des ébauches, des essais de