Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/155

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mémorable en ce genre, c’est celui de Cornaro, Vénitien aussi, qui, ayant été valétudinaire pendant toute sa première jeunesse, ne trouva d’autre moyen pour rétablir et conserver sa santé, que celui de peser exactement tous ses alimens, tant solides que liquides ; bien déterminé à ne jamais passer la mesure qu’il s’étoit d’abord prescrite, et que, d’après son expérience, il avoit jugée proportionnée à la force de son estomac. À la longue, cette précision minutieuse devint pour lui une précaution indispensable, une partie essentielle de son régime habituel : régime à l’aide duquel il parvint à l’âge de cent ans ; ayant toujours conservé tous ses sens dans leur parfaite intégrité, et toujours joui d’une santé prospère[1]. Guillaume Postel,

  1. Non-seulement il sut jouir des avantages sans nombre attachés à une continuelle sobriété ; mais il sut aussi en faire jouir les autres, en publiant, sur ce sujet même, un traité d’une élégante précision, où il raconte sa propre histoire, et expose les résultats de sa propre expérience ; li-