Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/216

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moyens étranges, fastidieux ou incommodes, ne méritent pas qu’on s’y attache sérieusement ; et nous n’en parlerons qu’en passant, bien déterminés à ne proposer que des remèdes et des préceptes qui n’empêchent point de remplir les devoirs de la vie commune, et dont il ne résulte pas une trop grande perte de temps, ni un trop grand assujettissement.

En second lieu, que les hommes ne s’imaginent point qu’il ne s’agit ici que d’une bagatelle ; et que, pour atteindre un aussi grand but que celui d’arrêter la marche puissante de la nature, et de la faire rétrograder, il suffise de prendre le matin quelque potion, ou même de faire usage de tel médicament composé de substances précieuses ; mais qu’ils tiennent au contraire pour certain, qu’une telle entreprise est hérissée de difficultés sans nombre ; qu’elle ne peut être exécutée que par la combinaison d’un grand nombre de remèdes mutuellement dépendant les uns des autres, et tous concourant à ce but. Car il n’est, je pense,