Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/291

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on ne voit pas que les hommes, qui alors habitoient ces deux contrées, en fussent beaucoup plus vivaces que ceux qui les habitent aujourd’hui ; mais on peut répondre avec fondement que les anciens (à l’exception des athlètes) ne faisoient usage de ces onctions qu’après s’être baignés ; et les bains chauds sont aussi contraires à notre but actuel, que les onctions y sont convenables ; l’effet des premiers étant d’ouvrir les pores, et l’effet des derniers, de les boucher. Ainsi le bain, sans des onctions ultérieures, est très nuisible ; au lieu que les onctions, sans le bain, sont très salutaires. Au reste, ces onctions dont nous parlons étoient plutôt une sorte de jouissance qu’un préservatif ou un remède ; ou du moins, si elles pouvoient être utiles à la santé, elles ne contribuoient en rien à la prolongation de la vie. Aussi étoient-elles composées de substances précieuses et de nature chaude, agréables, il est vrai, mais contraires à notre but, comme l’observe judicieusement Virgile, et un luxe corrompu ne