Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/401

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réitérées peuvent aussi beaucoup à cet égard. Dans l’état de maladie, on supporte plus aisément la diète que dans l’état de santé. Le sommeil supplée jusqu’à un certain point au défaut d’alimens : au contraire, des exercices fréquens et violens exigent une nourriture plus abondante. On a vu aussi, mais rarement, des sujets qui ont pu, sans inconvénient, s’abstenir pendant un temps considérable de toutes espèces d’alimens, soit solides, soit liquides : abstinence qui, dans quelques-uns, avoit quelque chose de miraculeux.

24. Les cadavres préservés de la putréfaction subsistent fort long-temps sans se consumer sensiblement. Mais les corps vivans, comme nous venons de le dire, ne peuvent subsister plus de trois jours entiers, sans se réparer par l’alimentation, autrement ils s’exténuent à vue d’œil ; ce qui annonce que cette exténuation si prompte des derniers doit être attribuée à l’action de l’esprit vital, qui se répare, en consumant les parties