Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/430

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À quoi l’on pourroit ajouter beaucoup d’autres différences caractéristiques, mais qui appartiennent plutôt à la morale, qu’à la recherche dont nous sommes actuellement occupés. Cependant, comme les vieillards sont encore susceptibles de quelque accroissement, par rapport au physique, ils peuvent aussi faire quelques progrès relativement aux facultés de l’âme ; par exemple, s’ils sont moins inventifs que les jeunes gens, en récompense ils ont plus de jugement, préférant, dans la théorie et la pratique, les choses sûres et solides, aux choses spécieuses et imposantes. Enfin, ils ne font que trop de progrès par rapport au babil et aux vanteries ; car étant devenus moins effectifs, ils s’en dédommagent par le discours, et c’est une invention assez ingénieuse que celle des poëtes, qui ont feint que le vieux Tithon avoit été changé en cigale[1].

  1. Les femmes, les eunuques, les vieillards, les hommes très foibles ou très affoiblis, tâchent