Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/434

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aux parties grossières et tangibles, comme elles sont naturellement inertes, paresseuses et peu mobiles, leur assemblage seroit par lui-même de très longue durée ; mais l’esprit abrège cette durée ; c’est lui qui, fouillant, pour ainsi dire, en tous sens, mine et dégrade le composé : il s’empare de l’humor qu’il y trouve, convertissant, en sa propre substance, tout ce qu’il peut digérer, et engendrant ainsi de nouvel esprit. Puis l’esprit préexistant, je veux dire celui qui se trouvoit déjà dans l’intérieur du corps, entraînant avec lui celui qu’il vient de former, ils s’exhalent ensemble. C’est ce que démontre sensiblement cette diminution de poids qu’éprouve tout corps desséché par la perspiration. Car, lorsque cette partie de la substance du corps qui s’est exhalée, étoit pesante, et contribuoit, par son poids, à celui du composé, elle n’étoit pas encore convertie en esprit ; et elle n’a pu s’exhaler qu’après que cette conversion a été faite.