Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/355

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bien inférieur. Ne croyez pas trop å ces gens qui affectent de mépriser les richesses ; car ceux qui les méprisent si hautenent, sont ordinairenent ceux qui désespèrent de les acquérir : et vous n’en trouverez point qui y soient plus attachés, quand ils les ont une fois acquises.

Ne poussez pas l’économie jusqu’à la lésine : les richesses ont des ailes ; quelquefois elles s’envolent d’elles-mêmes pour ne plus revenir ; mais quelquefois aussi, il faut les faire voler au loin, afin qu’elles en rapportent d’autres.

Les hommes, en mourant, laissent leurs richesses, ou au public, ou à leurs enfans, ou à leurs collatéraux, ou à leurs amis. Lorsque les legs ou les successions de ces différentes espèces sont modérés, ils ont des effets plus avantageux. De grands biens laissés à un héritier, sont un appât qui attire les oiseaux de proie autour de lui ; et ils le dévorent en peu de temps, à moins que l’âge et un jugement mûr ne le garantissent de leur avidité. De même les dons magni-