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DES ANCIENS.

d’une ingénieuse allégorie, un assez grand nombre de vérités, dont quelques-unes sont sensibles, et les autres plus difficiles à appercevoir. Aussi les premières ayant été d’abord apperçues, les dernières ont-elles échappé à la pénétration de tous ceux qui ont tenté jusqu’ici d’expliquer cette fiction ; car les anciens, promenant leurs regards dans l’immensité des choses, pensoient que la formation et la constitution de l’homme étoit l’œuvre la plus propre à la divinité, la plus digne d’elle, et c’est la seule qu’ils aient attribuée à la divine providence ; opinion qui a pour base deux vérités incontestables. En premier lieu, la nature humaine (l’homme) est, en partie, composée d’un esprit et d’un entendement qui est le siège propre de la providence (de la prévoyance) ; il seroit absurde de supposer, et impossible de se persuader que des élémens bruts aient pu être le principe d’une raison et d’une intelligence ; d’où l’on est forcé de conclure que la providence de l’ame humaine a