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DES ANCIENS.

gion, la fable passe à la description des mœurs et des misères attachées à la condition humaine, dont elle indique la principale source. C’est une opinion assez commune, et qui n’en est pas moins fondée, que cette Pandore est l’emblême de la volupté (des desirs illicites) qui, après l’invention des arts nécessaires, des commodités de la vie et des rafinemens du luxe, a, pour ainsi dire, allumé son flambeau. Aussi est-ce à Vulcain (qui est l’emblême du feu) que sont attribués les inventions et les travaux qui ont pour objet la volupté : source impure d’où découlent une infinité de maux et de calamités avec le tardif repentir ; maux qui se font sentir, non-seulement aux individus, mais même aux empires, soit royaumes, soit républiques ; car c’est de-là que dérivent la guerre, les troubles, les révoltes et la tyrannie[1]. Mais ce

  1. Cette partie de la fable est expliquée avec autant de netteté que de justesse ; mais cette explication est encore un peu vague et incomplète. Pour-