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DES ANCIENS.

cette fable que nous interprétons ; plus nous méditons sur une infinité d’allégories des anciens, plus nous nous persuadons qu’ils ne regardoient point la conservation et la restauration complète des corps, comme des choses impossibles (à l’homme), mais seulement comme des choses difficiles et placées hors des routes battues. C’est même ce qu’ils paroissent faire entendre, sous le voile de l’allégorie, dans cet endroit que nous expliquons, attendu qu’ils ont supposé que le rameau d’or se trouvoit dans une immense et épaisse forêt ; ils supposoient aussi que ce rameau étoit d’or, parce que ce métal est l’emblème de la durée. Enfin, ils disoient que ce rameau étoit comme greffé sur un arbre d’une autre espèce pour faire entendre qu’on ne doit pas se flatter de pouvoir obtenir des effets de ce genre, par le moyen de quelque drogue facile à composer, ou par quelque procédé simple et naturel, mais par quelque procédé extraordinaire et à force d’art.