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OU EXPLIC. DES FABLES.

lui donne tous les attributs du plus ancien, auxquels on en ajoute d’autres, qui lui sont propres, et qui le caractérisent.

Cette fable paroît indiquer, sous le voile d’une courte allégorie, un systême sur les principes des choses et sur les origines du monde, systême qui diffère peu de celui que Démocrite a publié, et qui toutefois nous paroît moins hazardé, mieux purifié de suppositions gratuites, et plus conséquent ; car quoiqu’à parler en général, ce philosophe ne manque ni d’exactitude, ni de pénétration, cependant, outre qu’il se livroit trop à ses premières idées, et ne savoit point s’arrêter, il ne se soutenoit pas assez, et son systême est quelquefois incohérent ; mais quoique ces assertions mêmes qu’on découvre sous le voile de la fable que nous allons expliquer, soient un peu moins vagues et moins hazardées, elles ne laissent pas d’avoir le défaut commun à toutes celles que produit l’entendement humain, lorsqu’il s’abandonne à son mou-