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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

viennent qu’à des philosophes plus jaloux de discourir beaucoup, que d’étendre leurs connaissances. En un mot, cette matière abstraite est la matière des disputes et non celle de l’univers. Mais tout homme qui veut faire des progrès réels dans la philosophie, doit analyser et, pour ainsi dire, disséquer la nature, au lieu de l’abstraire. Quand on dédaigne cette analyse, on est forcé de recourir à des abstractions, et l’on doit se bien persuader que la matière première, la forme première, et même le premier principe du mouvement (supposé tel qu’on le trouve et qu’il est donné par l’observation), sont inséparablement unis ; car les abstractions relatives au mouvement ont aussi enfanté une infinité d’opinions sur les ames, les vies ; comme si, ne pouvant expliquer toutes ces choses par la matière et sa forme, on étoit obligé, pour en rendre raison, de supposer qu’elles dépendent de principes qui leur sont