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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

les regarder comme des sucs concrets de la terre, ou plutôt comme des espèces d’eaux minérales ; que la terre elle-même n’est féconde et ne recouvre sa fécondité, qu’autant qu’elle est arrosée par les pluies, les fleuves, etc. que la terre et le limon semblent n’être autre chose que des sédimens de l’eau ; que l’air est le produit de l’expiration (de l’évaporation) de l’eau, et semble n’être qu’une eau dilatée ; que le feu lui-même ne peut être excité, se nourrir et subsister que par le moyen d’un humor ; que cet humor, gras et onctueux dont se nourrissent et vivent, en quelque manière, la flamme et le feu, n’est qu’une espèce d’eau mûrie, et qui a subi une concoction suffisante[1]. Il considéroit encore que la substance de

  1. Supposition gratuite et peu conforme à l’observation ; car la répulsion que l’huile et l’eau exercent l’une sur l’autre, et leur immiscibilité, semblent prouver que ces deux substances sont spécifiquement et originellement différentes. Comment croirai-je que l’huile qui provoque et aug-