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OU EXPLIC. DES FABLES.

ter leur inertie. Ainsi c’est par le moyen de la rarité et de la ténuité que la chaleur excite, ou entretient le mouvement, et c’est par le moyen de la densité que le froid le ralentit, ou le détruit[1]. D’où il suit qu’il y a, et qu’on peut supposer quatre natures (qualités) corréla-

  1. Par cela seul que le froid rapproche les parties de la matière, et leur laisse ainsi moins d’espace pour se mouvoir, il ralentit ou détruit leur mouvement ; et par cela seul que la chaleur écarte les unes des autres les parties d’un composé (fluide ou solide), relâche leur assemblage, et leur laisse ainsi plus d’espace pour se mouvoir, elle excite, entretient ou accélère le mouvement. Au reste, ce n’est pas parce qu’un corps est chaud, que ses parties s’écartent les unes des autres ; mais c’est, au contraire, parce que ses parties s’écartent les unes des autres, qu’il est chaud, c’est-à-dire, qu’il excite en nous la sensation de chaleur ; et vice versâ. Car la chaleur, dans l’homme, n’est autre chose que la sensation de l’expansion ou de la dilatation des particules de son propre corps et de l’accélération de leur mouvement ; et le froid est la sensation de leur rapprochement ou de leur contraction, et du ralentissement ou de la destruction de leur mouvement.