Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/314

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pre du feu est plutôt de détruire que d’engendrer, nous lui répondrons que cette objection est frivole, et n’a d’autre fondement que cette opinion fantastique qui suppose que les effets du soleil et ceux du feu artificiel sont essentiellement différens ; l’expérience et l’observation prouvent qu’ils ont une infinité d’effets communs ; par exemple, ils ont l’un et l’autre la propriété de mûrir les fruits, de conserver, dans les pays froids, les plantes délicates des pays chauds ; de faire éclorre les œufs, de clarifier les urines troubles (car nous rapportons à la même classe la chaleur des rayons solaires et celle des animaux) ; de ranimer et de ressusciter, en quelque manière, ces animaux engourdis par le froid, d’exciter des vapeurs et des exhalaisons, etc. Cependant il faut convenir que l’action de notre feu n’imite que très imparfaitement celle du soleil, et que ses effets n’en approchent pas ; car la chaleur du soleil a trois caractères distinctifs qu’il seroit difficile de donner tous