Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/326

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posée à s’enflammer. Le septième est celui de l’air même, qui, suivant Télèse, est réellement doué d’une chaleur native, assez grande et assez active, comme on n’en pourra douter, si l’on considère que, dans les régions même les plus froides, il ne se gèle, ni ne se coagule jamais. En second lieu, ajoute-t-il, ce qui prouve évidemment que l’air est naturellement chaud, c’est que tout air renfermé, séparé de la masse de l’air atmosphérique, et abandonné à lui-même, contracte aisément une certaine tiédeur (un foible degré de chaleur), comme on l’observe journellement dans la laine et les autres matières filamenteuses. De plus, dans les lieux clos et peu spacieux, l’air qu’on respire est comme suffocant[1] ; ce qui vient de ce que l’air, lorsqu’il est ainsi

  1. L’air qu’on respire dans un lieu clos et peu spacieux est suffocant parce qu’il a déjà été, en partie, respiré et décomposé par cette respiration. L’homme, ainsi que tous les autres animaux, empoisonne l’air qu’il respire.