Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/346

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Verbe divin ? C’est une question que nous ne devrions peut-être pas entreprendre de résoudre ; l’acte qui opère en un instant ce qui, suivant le cours ordinaire de la nature, exigeroit un grand nombre de siècles, n’étant pas moins propre à la toute-puissance que celui de la création des êtres, et l’un n’étant pas moins miraculeux que l’autre. Or, il paroît que la nature divine a voulu se manifester et briller par cette double émanation de sa toute-puissance ; 1o. en opérant, avec une puissance infinie sur l’être et le néant, je veux dire en tirant l’être du néant ; 2o. en agissant sur le mouvement et le temps, c’est-à-dire en accélérant le progrès de l’être, et hâtant la marche de la nature qui est ordinairement si lente dans ses opérations. Mais nous devons renvoyer ces observations à la fable du ciel, où nous traiterons plus amplement ce sujet, que nous nous contentons ici de toucher en passant. Ainsi, nous allons continuer d’examiner le systême de Télèse. Plût à Dieu que tous les philosophes convins-