Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/347

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sent une fois, d’un consentement unanime, de ne plus soutenir que les êtres réels sont composés d’êtres chimériques, et que les principes réels le sont d’êtres fantastiques ; enfin, de ne plus vouloir nier des choses visiblement contradictoires. Or, un principe abstrait n’est point un être réel, et de plus un être mortel ne peut être un principe ; en sorte que l’esprit humain, pour peu qu’il veuille être d’accord avec lui-même, est forcé, par une invincible nécessité, de recourir à l’hypothèse des atomes, qui sont de véritables êtres matériels, ayant une forme, des dimensions, un lieu, etc. et ayant de plus l’antitypie (l’impénétrabilité) des forces, des tendances, des mouvemens ; tandis que les corps naturels périssent, l’atome est immuable et éternel[1]. En effet les corps d’un

  1. L’univers, comme nous l’avons dit ailleurs est un livre immense, dont le suprême auteur donne, à chaque seconde, une édition nouvelle, avec des caractères indestructibles et éternellement sub-