Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nombrer d’une manière succincte, tous les biens, toute la fortune du genre humain ; soit qu’elle fasse partie des fruits, des productions de la nature ou de celles de l’art. D’abord, ces biens dont les hommes sont déjà en possession et ont la jouissance ; en y ajoutant ceux dont on ne peut douter que les anciens n’aient eu connoissance mais qui aujourd’hui sont perdus. Et cet ouvrage, s’il faut s’en occuper, c’est afin que ceux qui se disposent à faire de nouvelles découvertes ne s’épuisent pas à réinventer ce qui est déjà connu et existant. Or, cet inventaire aura plus de méthode et d’utilité si l’on y réunit et ces choses qui dans l’opinion commune sont réputées tout-à-fait impossibles, et celles qui, étant presque impossibles ne laissent pas d’être en notre possession. De ces deux dernières collections, l’une aura l’avantage d’aiguiser la faculté inventive ; l’autre, celui de la diriger jusqu’à un certain point. C’est par ce double moyen qu’on pourra exécuter, ce qui se réduit encore à de simples vœux