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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

toute mesure. Ces ordonnances de la loi cérémonielle, qui défendoient l’usage de la graisse et du sang, et qui distinguoient avec tant de soin les animaux mondes des immondes (du moins à titre d’alimens), étoient en grand nombre et formelles. Il y a plus : le christianisme, qui est dégagé du nuage des cérémonies, et qui jouit d’une plus grande sérénité, retient pourtant l’usage des jeûnes, des abstinences et autres observances, qui toutes ont pour but la macération et l’humiliation du corps ; et ces observances-là, il ne les regarde pas comme de simples rites, mais de plus comme des pratiques utiles.

    tieux de la loi de Moyse ; petites pratiques qui étoient comme autant de chaînes par lesquelles il attachoit à sa loi ce peuple d’esclaves, et les livroit aux prêtres. Car une des principales causes du malheur de l’homme en société, c’est qu’il attache son bonheur à sa gloire, et sa gloire à ce qui le tourmente : il n’oseroit être obscurément heureux, et seroit tout honteux d’un bonheur trop facile. Il méprise ceux qui adoucissent ses maux, et respecte ceux qui les multiplient.