Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/162

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à mille espèces de maux nous opposerons mille espèces de remèdes.

Ce à quoi ils sont d’autant plus obligés, que ces philosophies mêmes sur lesquelles se fondent les médecins, soit méthodistes, soit chymistes (car toute médecine qui n’est pas fondée sur la philosophie, est quelque chose de bien foible) ; que ces philosophies, dis-je, ne sont pas d’un grand prix. Si donc les principes trop généraux (en supposant même qu’ils soient vrais) ont l’inconvénient de ne pas conduire assez sûrement à la pratique, que sera-ce de ces autres généralités qui sont fausses en elles-mêmes, et qui, au lieu de conduire, séduisent ?

Ainsi la médecine, comme nous nous en sommes assurés, est tellement constituée, qu’on peut dire qu’on l’a plus traitée que cultivée, et plus cultivée qu’augmentée ; attendu que le résultat de tous les travaux dont elle a été l’objet a été plutôt de tourner dans un cercle, que de faire des pas en avant. Car j’y vois assez de répétitions ; mais j’y vois peu de véritables