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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

sez scrupuleusement. Car les médecins, grâces à leurs décisions magistrales, nous ont fait perdre tout le fruit des traditions et de l’expérience bien constatée, ajoutant une chose, en retranchant une autre, et changeant tout, par rapport aux remèdes, sans autre règle que leur caprice, et faisant des espèces de quiproquo d’apothicaire[1]. Mais en commandant si orgueilleusement à la médecine, ils ont fait que la médecine ne commande plus à la maladie. Si vous ôtez la thériaque, le mithridate, peut-être encore le diascordium, la confection d’alkermès, et quelques autres remèdes en petit nombre, il n’est presque point de médicament auquel ils s’astrei-

  1. Dans la langue vulgaire, un quiproquo d’apothicaire est la méprise d’un homme qui dit, fait ou donne une chose au lieu d’une autre. Mais, dans l’acception originelle, on dit d’un apothicaire, qu’il fait un quid-pro-quo, lorsque n’ayant pas précisément la drogue qu’on lui demande, il fournit la drogue qui en approche le plus, et donne une sorte d’équivalent.