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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

ou même souvent réitéré, seroit suffisant pour corriger, pour extirper un vice dès long-temps enraciné. Il n’en est certainement point qui ait un tel pouvoir. Mais ce qui, dans la nature, est vraiment puissant, c’est l’ordre, la suite, la persévérance et une alternation méthodique. Or, cette méthode, s’il faut un jugement peu commun pour l’enseigner, et une rare constance pour la suivre, toute cette peine et cette attention qu’elle exige, elle la compense abondamment par la grandeur de ses effets. À voir les peines que se donnent les médecins, en visitant les malades, en se tenant fort long-temps auprès d’eux, en leur prescrivant des remèdes, ne diroit on pas qu’ils n’épargnent aucun soin pour assurer la cure ; et que dans le traitement, ils sont guidés par une méthode certaine ? Mais, si vous regardez d’un peu près tous ces remèdes qu’ils prescrivent, vous ne verrez, dans toute leur marche, qu’inconstance et irrésolution ; vous reconnoîtrez qu’ils se contentent d’ordonner ce qu’ils peu-