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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

L’oreille est flattée par la musique, art muni d’un si grand appareil de voix, de soufflets, de cordes, toutes choses qui se compliquent et se diversifient à l’infini. Les machines hydrauliques étoient aussi regardées autrefois comme des chef-d’œuvres de l’art ; mais elles sont presque entièrement tombées en désuétude[1]. Les arts, qui se rapportent à la vue et à l’ouïe, ont été, plus que tous les autres, qualifiés de libéraux. Ces deux sens sont plus chastes que les autres, et les sciences qui s’y rapportent, sont plus riches en connoissances, attendu que dans leur famille elles possèdent les mathématiques à titre de servante. De plus, la première a quelque rapport avec la mémoire et les

  1. On voit un grand nombre de machines de cette espèce dans la ville d’Est à Tivoli, palais de plaisance appartenant à la maison impériale, et dans d’autres villes du même lieu, de Frescati, d’Albane, etc. Les principaux inventeurs ou compilateurs en ce genre, sont le père Dechales, Athanase Kirker, et sur-tout le père Scoth, qui a compilé les compilateurs mêmes.