Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/218

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Quant à la fascination, c’est une force, un acte puissant de l’imagination sur le corps d’un autre individu ; car, pour ce qui est de la force qu’exerce l’imagination sur le corps de celui même qui imagine, nous avons ci-dessus touché ce point en passant. Et c’est en quoi l’école de Paracelse, et tous ceux qui cultivent la fausse magie naturelle, ont donné dans l’excès au point d’égaler la force et l’appréhension de l’imagination, à cette foi qui opère des miracles. D’autres qui approchent plus de la vraisemblance, considérant avec plus de pénétration les énergies et les impressions occultes des choses, les irradiations des sens, les contagions qui se transmettent de corps à corps, et cette propriété qu’a la vertu magnétique d’agir à distance, en vinrent jusqu’à penser qu’à beaucoup plus forte raison, d’esprit à esprit, ces impressions ces transmissions et ces communications pouvoient avoir lieu, l’esprit étant ce qu’il y a de plus fort et de plus actif, et en même temps de plus susceptible d’im-