Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/299

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ble art d’inventer va grandissant et croissant avec les inventions mêmes. En sorte qu’au moment où l’on commence à approfondir une science, on peut bien se faire un certain nombre de préceptes d’invention assez utiles. Mais y a-t-on fait de plus grands progrès, on peut et l’on doit imaginer de nouveaux préceptes pour faciliter les découvertes ultérieures. Il en est de cet art de l’invention comme du chemin qu’on fait dans un pays de plaines. Car, lorsqu’on a parcouru un certain espace, ce qu’alors on a gagné, ce n’est pas seulement d’être plus près du terme du voyage, mais aussi de voir plus nettement l’espace qui reste à parcourir. Il en est de même dans les sciences : y a-t-on fait un peu de chemin, non-seulement on a l’avantage de laisser derrière soi ce chemin déjà fait, mais encore celui de voir de plus près le chemin qui reste à faire. Or, comme nous avons rangé cet art parmi les choses à suppléer, nous allons en donner un exemple.