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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

et sont comme parallèles[1], Le troisième exemple qui touche de bien prés au précédent, est cette supposition que l’homme est comme la règle et le miroir de la nature. Car il n’est pas croyable (pour peu qu’on veuille entrer, sur ce sujet, dans certains détails), quelle armée de fantômes a introduit dans la philosophie ce préjugé, d’après lequel on s’imagine que les opérations de la nature ressemblent aux actions humaines ; cela même, dis-je, que la nature fait des choses toutes semblables à celles que fait l’homme : préjugé qui ne vaut guère mieux que l’hérésie des anthropomorphites, née dans les cellules et la solitude de certains moines stupides ; ni que l’opinion d’Épicure, qui, dans le pa-

  1. Cette hypothèse a donné lieu au roman de Lamekis, dont le but paroît être de la tourner en ridicule, en réalisant, par une fiction outrée, une partie de cette supposition ; car on y voit des hommes-vers, des hommes-crapauds (qui sont les hommes de terre ou gnomes), ainsi que des hommes-marins, des sylphes et des salamandres.