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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

quel les grammairiens donnent le nom de prosodie, ne devroit pas se borner à enseigner les différens genres et les différentes mesures de vers ; on devroit encore y joindre des préceptes qui indiquassent quelle espèce de vers convient à chaque genre de matière ou de sujet. Les anciens consacroient[1] les vers héroïques aux histoires et aux panégyriques ; les vers élégiaques, aux sujets plaintifs ; les vers iambiques, aux satyres les lyriques, aux odes et aux hymnes, et c’est une attention qu’ont eue aussi les poëtes modernes, chacun dans sa langue. Tout ce que j’y trouve à reprendre, c’est que certains amateurs excessifs de l’antiquité ont voulu ajuster les langues modernes aux mesures antiques, (héroïques élégiaques saphi-

  1. On observe dans le physique de cette langue la même enflure, la même bouffissure que dans le style et le caractère du peuple qui la parle ; beaucoup d’a et d’o : c’est la langue de l’orgueil.