Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/160

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embrasser un certain genre de vie particulier : ils vouloient sans doute procurer à l’âme un genre de santé tout semblable à celui qu’Hérodicus s’étoit procuré par rapport au corps : cet Hérodicus dont Aristote a parlé, et dont il dit qu’il ne fit, durant toute sa vie, autre chose qu’avoir soin de sa santé ; s’abstenant d’une infinité de choses, et se privant ainsi presque entièrement de l’usage de son corps. Au lieu que, si les hommes avoient à cœur de remplir leurs devoirs envers la société, le genre de santé qui leur paroîtroit le plus à désirer, seroit celui qui les mettroit en état de supporter toutes sortes de changemens et de soutenir toutes espèces de chocs. C’est ainsi que la seule âme qui doive être réputée saine et vigoureuse, est celle qui peut se faire jour à travers toute espèce de tentations et de violentes émotions. En sorte que c’étoit avec beaucoup de sagesse que Diogènes avoit coutume de dire qu’il estimoit cette force de l’âme qui servoit, non à s’abstenir timidement, mais à ré-