Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/163

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server et à se garantir ; l’autre, par lequel elles tendent à se propager et à se multiplier. Or, ce dernier, qui est l’actif, et qui répond au promus, paroît le plus noble et le plus puissant ; et le premier, qui est le passif, et qui répond au pondus, doit être regardé comme inférieur. En effet, dans l’immensité des choses, c’est la nature céleste qui est l’agent, et la nature terrestre qui est le patient. Nous voyons aussi que dans les voluptés des animaux, le plaisir de la génération est plus vif que celui de la nutrition. De plus, les oracles divins prononcent qu’il est plus doux de donner que de recevoir. Ajoutez que dans la vie ordinaire il n’est point d’homme d’un caractère si mou et si efféminé, qui ne soit infiniment plus charmé d’achever une entreprise qu’il avoit à cœur, et de la conduire à sa fin, que de goûter quelque plaisir sensuel, ou quelque volupté que ce puisse être. Or, on aura une bien plus haute idée de la prééminence du bien actif, pour peu qu’envisageant la