Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/168

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loignent fort du bien de communauté.

Mais nous diviserons le bien passif en bien conservatif et bien perfectif. En effet, il est dans chaque être, par rapport au bien individuel ou personnel, un triple appétit, appétit inné. Par le premier, il tend à se conserver ; par le second, à se perfectionner ; par le troisième, à se multiplier et à se propager. Or, ce dernier appétit se rapporte au bien actif dont nous venons de parler. Restent donc les deux autres espèces de biens que nous avons ainsi qualifiés. Le bien perfectif doit être regardé comme le premier, vu que laisser une chose dans l’état où elle est, c’est moins faire que de l’élever à une nature plus sublime ; car il est, dans l’immensité des choses, certaines natures plus nobles, à la dignité et à la hauteur desquelles aspirent les natures inférieures comme à leurs sources et à leurs origines ; et c’est ainsi que certain poëte, parlant des hommes, a rendu cette pensée :

Ils ont une activité toute de feu, qui retrace leur céleste origine.