Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/180

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qu’un moment ; défaut qui seroit, plus que dans tout autre, supportable dans un roi et dans un écrit sur la majesté royale ; je veux dire qu’il n’exalte point excessivement, et d’une manière qui puisse éveiller l’envie, l’autorité et la prérogative royale. Car, ce roi que Votre Majesté a si bien peint, ce n’est point un roi d’Assyrie ou un roi de Perse, tout éclatant d’un luxe et d’un faste étranger à sa personne ; mais c’est véritablement un Moyse, un David, un de ces rois pasteurs de leurs peuples ; et ce que je n’oublierai jamais, c’est cette parole vraiment royale que prononça Votre Majesté dans un procès très grave, qu’il s’agissoit de terminer : Votre Majesté, inspirée par cet esprit sacré dont elle est douée pour le gouvernement des peuples, parla ainsi : les rois doivent gouverner les peuples conformément aux loix de leurs états, comme Dieu gouverne les créatures conformément aux loix de la nature ; et ils doivent user aussi rarement de cette prérogative qui les met au-